Bulletin of Sri Aurobindo International

Centre of Education

Bulletin du Centre International d' Éducation Sri Aurobindo

 

Avril 1972

 

Contents :

 

Table des Matières:

 

The Synthesis of Yoga

The Yoga of Self-Perfection

The Action of Equality

— Sri Aurobindo

La Synthèse des Yogas

Le Yoga de la Perfection de Soi

L'Action de l'Égalité

— Sri Aurobindo

Sri Aurobindo:

Thoughts and Aphorisms

Mother Answers

Questions and Answers

Notes on the Way

(Translation)

The Mother

Sri Aurobindo:

Pensées et Aphorismes

Mère Répond

Entretiens

Notes sur le Chemin

(Original) 

 — La Mère

Sri Aurobindo

Correspondence with Nirodbaran

Sri Aurobindo

Correspondance  avec Nirodbaran

Report on the Quarter

Rapport Trimestriel

Illustrations

 

The Synthesis of Yoga

 

The Synthesis of Yoga

" All life is Yoga"

 

Part IV

 

THE YOGA OF SELF-PERFECTION

 

CHAPTER XIII

 

THE ACTION OF EQUALITY

 

THE distinctions that have already been made, will have shown in sufficiency what is meant by the status of equality. It is not mere quiescence and indifference, not a withdrawal from experience, but a superiority to the present reactions of the mind and life. It is the spiritual way of replying to life or rather of embracing it and compelling it to become a perfect form of action of the self and spirit. It is the first secret of the soul's mastery of existence. When we have it in perfection, we are admitted to the very ground of the divine spiritual nature. The mental being in the body tries to compel and conquer life, but is at every turn compelled by it, because it submits to the desire reactions of the vital self. To be equal, not to be overborne by any stress of desire, is the first condition of real mastery, self-empire is its basis. But a mere mental equality, however great it may be, is hampered by the tendency of quiescence. It has to preserve itself from desire by self-limitation in the will and action. It is only the spirit which is capable of sublime undisturbed rapidities of will as well as an illimitable patience, equally just in a slow and deliberate or a swift and violent, equally secure in a safely lined and limited or a vast and enormous action. It can accept the smallest work in the narrowest circle of cosmos, but it can work too upon the whirl of chaos with an understanding and creative force; and these things it can do because by its detached and yet intimate acceptance it carries into both an infinite calm, knowledge, will and power. It has that detachment because it is above all the happenings, forms, ideas and movements it embraces in its scope,

La Synthèse des Yoga

"Toute la Vie est un Yoga"

 

Livre IV

 

LE YOGA DE LA PERFECTION DE SOI

 

CHAPITRE XIII

 

L'ACTION DE L'ÉGALITÉ

 

LES distinctions déjà faites auront suffisamment montré ce que signifiait l'état d'égalité. Ce n'est pas simplement une immobilité ni une indifférence, pas un abandon de l'expérience mais une supériorité par rapport aux réactions actuelles du mental et de la vie. C'est une manière spirituelle de répondre à la vie, ou plutôt de l'embrasser et de la contraindre à devenir une forme d'action parfaite du moi ou esprit. C'est le premier secret de la maîtrise de l'existence par l'âme. Quand nous la possédons d'une façon parfaite, nous sommes admis au terrain même de la nature spirituelle et divine. L'être mental dans un corps essaye bien de contraindre et de conquérir la vie, mais à chaque tournant il est contraint par elle, parce qu'il est soumis aux réactions du désir du moi vital. Être égal, ne pas être dominé par la force du désir, si violente soit-elle, telle est la première condition de la maîtrise réelle, c'est la base de l'empire de soi. Mais l'égalité mentale pure et simple, si grande soit-elle, est entravée par une tendance à l'immobilité. Elle doit se protéger du désir en limitant sa volonté et son action. Seul l'esprit est capable des sublimes rapidités d'une volonté sans trouble, et en même temps d'une patience illimitée — pareillement juste dans une action lente et délibérée ou dans une action rapide et violente, pareillement sûr dans une action soigneusement tracée et délimitée ou dans une énorme et vaste action. Il peut accepter le travail le plus petit dans le cercle le plus étroit du cosmos, mais il peut œuvrer aussi dans le tourbillon du chaos avec la compréhension et la force créatrice ; et il peut le faire parce que son acceptation détachée,

Page – 4 - 5


and it has that intimate acceptance because it is yet one with all things. If we have not this free unity, ekatvam anupaśyataḥ) we have not the full equality of the spirit.

The first business of the sadhaka is to see whether he has the perfect equality, how far he has gone in this direction or else where is the flaw, and to exercise steadily his will on his nature or invite the will of the Purusha to get rid of the defect and its causes. There are four things that he must have, first, equality in the most concrete practical sense of the word, samata, freedom from mental, vital, physical preferences, an even acceptance of all God's workings within and around him, secondly, a firm peace and absence of all disturbance and trouble, śānti ; thirdly, a positive inner spiritual happiness and spiritual ease of the natural being which nothing can lessen, sukham ; fourthly, a clear joy and laughter of the soul embracing life and existence. To be equal is to be infinite and universal, not to limit oneself, not to bind oneself down to this or that form of the mind and life and its partial preferences and desires. But since man in his present normal nature lives by his mental and vital formations, not in the freedom of his spirit, attachment to them and the desires and preferences they involve is also his normal condition. To accept them is at first inevitable, to get beyond them exceedingly difficult and not, perhaps, altogether possible so long as we are compelled to use the mind as the chief instrument of our action. The first necessity therefore is to take at least the sting out of them, to deprive them, even when they persist, of their greater insistence, their present egoism, their more violent claim on our nature.

The test that we have done this is the presence of an undisturbed calm in the mind and spirit. The sadhaka must be on the watch as the witnessing and willing Purusha behind or, better, as soon as he can manage it, above the mind, and repel even the least indices or incidence of trouble, anxiety, grief, revolt; disturbance in his mind. If these things come, he must at once detect their source, the defect which they indicate, the fault of egoistic claim, vital desire, emotion or idea from which they start and this he must discourage by his will, his spiritualised intelligence, his soul unity with the Master of his being. On no account must he admit any excuse for them, however natural, righteous in seeming or plausible, or any inner or outer justification. If it is the prana which is troubled and clamorous, he must separate himself from the troubled prana, keep seated

et pourtant intime, amène dans une action comme dans l'autre un calme, une connaissance, une volonté et un pouvoir infinis. Il a ce détachement parce qu'il est au-dessus de tous les événements, toutes les formes, toutes les idées et tous les mouvements, et les embrasse en son étendue, et pourtant, il est capable de cette acceptation intime parce qu'il est un avec toutes choses. Si nous ne possédons pas cette libre unité, ékatwam anoupashyatah, nous ne possédons pas la complète égalité de l'esprit.

La première tâche du sâdhak est de voir s'il possède la parfaite égalité et jusqu'où il est parvenu dans cette direction, sinon il doit trouver où est la faille et exercer régulièrement sa volonté sur sa nature ou appeler la volonté du Pourousha afin de se débarrasser du défaut et de ses causes. Il doit posséder quatre qualités : d'abord l'égalité au sens le plus pratiquement concret du terme, samatâ — être libre de toutes préférences mentales, vitales et physiques, accepter également toutes les œuvres de Dieu en lui et autour de lui, deuxièmement, une paix solide et une absence de tout dérangement et de tout trouble, shânti ; troisièmement, un sûr bonheur spirituel et intérieur et une aise spirituelle inaltérable en son être naturel, soukham ; quatrièmement, une joie claire et le rire de l'âme qui embrasse la vie et l'existence. Être égal, c'est être infini et universel — ne pas se limiter, ne pas s'enchaîner à telle ou telle forme du mental et de la vie ni à la partialité de leurs préférences et de leurs désirs. Mais puisque l'homme, en sa nature normale actuelle, vit dans ses formations mentales et vitales, et non en la liberté de l'esprit, sa condition normale aussi est d'être attaché à elles et aux désirs et aux préférences qu'elles impliquent. Les accepter est tout d'abord inévitable, les dépasser est extrêmement difficile et, peut-être, pas tout à fait possible tant que nous sommes obligés de nous servir du mental comme instrument d'action principal. Par conséquent, la première nécessité est de leur retirer au moins leur aiguillon, et même quand elles persistent, de les priver de leur insistance la plus forte, de leur égoïsme actuel, de leur emprise la plus violente sur notre nature. '

Le test de notre réussite est la présence d'un calme imperturbable dans le mental et l'esprit. Le sâdhak doit être en éveil, tel le Pourousha qui observe et consent derrière le mental, ou mieux, et dès qu'il le peut, au-dessus du mental, et repousser même le moindre indice, la moindre vibration de trouble, d'anxiété, de chagrin, de révolte ou de perturbation

Page – 6 - 7


his higher nature in the buddhi and by the buddhi school and reject the claim of the desire soul in him, and so too if it is the heart of emotion that makes the clamour and the disturbance. If, on the other hand, it is the will and intelligence itself that is at fault, then the trouble is more difficult to command, because then his chief aid and instrument becomes an accomplice of the revolt against the divine Will and the old sins of the lower members take advantage of this sanction to raise their diminished heads. Therefore there must be a constant insistence on one main idea, the self-surrender to the Master of our being. God within us and in the world, the supreme Self, the universal Spirit. The buddhi dwelling always in this master idea must discourage all its own lesser insistences and preferences and teach the whole being that the ego whether it puts forth its claim through the reason, the personal will, the heart or the desire-soul in the prana, has no just claim of any kind and all grief, revolt, impatience, trouble is a violence against the Master of the being.

This complete self-surrender must be the chief mainstay of the sadhaka because it is the only way, apart from complete quiescence and indifference to all action, — and that has to be avoided, — by which the absolute calm and peace can come. The persistence of trouble, asanti, the length of time taken for this purification and perfection, itself must not be allowed to become a reason for discouragement and impatience. It comes because there is still something in the nature which responds to it, and the recurrence of trouble serves to bring out the presence of the defect, put the sadhaka upon his guard and bring about a more enlightened and consistent action of the will to get rid of it. When the trouble is too strong to be kept out, it must be allowed to pass and its return discouraged by a greater vigilance and insistence of the spiritualised buddhi. Thus persisting, it will be found that these things lose their force more and more, become more and more external and brief in their recurrence, until finally calm becomes the law of the being. This rule persists so long as the mental buddhi is the chief instrument; but when the supramental light takes possession of mind and heart, then there can be no trouble, grief or disturbance , for that brings with it a spiritual nature of illumined strength in which these things can have no place. There the only vibrations and emotions are those which belong to the ānandamaya nature of divine unity.

The calm established in the whole being must remain the same what>

dans son mental. Si ces remous arrivent, il doit immédiatement découvrir leur source, le défaut qu'ils révèlent, la faille de l'exigence égoïste ou du désir vital, l'émotion ou l'idée qui les déclenche, et les décourager par sa volonté, par son intelligence spiritualisée, par l'unité de son âme avec le Maître de son être. Il ne doit à aucun prix leur donner d'excuses, si naturelles, bonnes ou plausibles puissent-elles sembler, aucune justification intérieure ni extérieure. Si c'est le prâna qui est troublé et qui réclame, il doit se séparer du prâna troublé, garder sa nature supérieure établie en la bouddhi, et, à l'aide de la bouddhi, discipliner et rejeter les réclamations de l'âme de désir en lui — de même si ce sont les émotions du cœur qui réclament et dérangent. Mais si c'est la volonté et l'intelligence elles-mêmes qui sont en faute, le trouble est plus difficile à maîtriser, parce que, alors, c'est l'aide, l'instrument principal qui devient le complice de la révolte contre la Volonté divine, et les vieux péchés des éléments inférieurs profitent de cet accord pour redresser leur tête déconfite. Par conséquent, il faut constamment insister sur une idée maîtresse : le don de soi au Maître de notre être, au Dieu qui est en nous et dans le monde, au Moi suprême, à l'Esprit universel. La bouddhi doit toujours rester fixée en cette idée maîtresse et décourager toutes ses autres insistances moins importantes ou préférences particulières et enseigner à tout l'être que l'ego — qu'il fasse entendre ses réclamations par la raison, la volonté personnelle, le cœur ou l'âme de désir dans le prâna — n'a aucune réclamation justifiée, quelle qu'elle soit, et que tout chagrin, toute révolte, toute impatience, tout trouble, est une violence contre le Maître de notre être.

Ce don de soi total doit être le soutien principal du sâdhak, parce que c'est le seul moyen, en dehors de l'immobilité complète et de l'indifférence à toute action (ce qui doit être évité) qui permette de parvenir à la paix et au calme absolus. Il ne faut pas permettre que la persistance du trouble, ashânti, la longueur du temps demandé pour cette purification et cette perfection, deviennent une raison de découragement et d'impatience. Le trouble vient de ce que quelque partie de la nature répond encore, et sa récurrence sert à faire ressortir la présence du défaut, à mettre le sâdhak sur ses gardes afin qu'il exerce une volonté plus éclairée et plus soutenue afin de se débarrasser de ce défaut. Quand le trouble est trop fort pour être tenu à distance, il faut le laisser passer et décourager son retour par

Page – 8 - 9


ever happens, in health and disease, in pleasure and in pain, even in the strongest physical pain, in good fortune and misfortune, our own or that of those we love, in success and failure, honour and insult, praise and blame, justice done to us or injustice, everything that ordinarily affects the mind. If we see unity everywhere, if we recognise that all comes by the divine will, see God in all, in our enemies or rather our opponents in the game of life as well as our friends, in the powers that oppose and resist us as well as the powers that favour and assist, in all energies and forces and happenings, and if besides we can feel that all is undivided from our self, all the world one with us within our universal being, then this attitude becomes much easier to the heart and mind. But even before we can attain or are firmly seated in that universal vision, we have by all the means in our power to. insist on this receptive and active equality and calm. Even something of it, alpam api asya dharmasya, is a great step towards perfection; a first firmness in it is the beginning of liberated perfection; its completeness is the perfect assurance of a rapid progress in all the other members of perfection. For without it we can have no solid basis; and by the pronounced lack of it we shall be constantly falling back to the lower status of desire, ego, duality, ignorance.

This calm once attained, vital and mental preference has lost its disturbing force; it only remains as a formal habit of the mind. Vital acceptance or rejection, the greater readiness to welcome this rather than that happening, the mental acceptance or rejection, the preference of this more congenial to that other less congenial idea or truth, the dwelling upon the will to this rather than to that other result, become a formal mechanism still necessary as an index of the direction in which the Shakti is meant to turn or for the present is made to incline by the Master of our being. But it loses its disturbing aspect of strong egoistic will, intolerant desire, obstinate liking. These appearances may remain for a while in a diminished form, but as the calm of equality increases, deepens, becomes more essential and compact, ghana, they disappear, cease to colour the mental and vital substance or occur only as touches on the most external physical mind, are unable to penetrate within, and at last even that recurrence, that appearance at the outer gates of mind ceases. Then there can come the living reality of the perception that all in us is done and directed by the Master of our being, yathā prayukto'smi, tathā karomi, which was

une vigilance et une insistance plus grandes de la bouddhi spiritualisée. Si nous persistons ainsi, nous nous apercevrons que les troubles perdent de plus en plus de force, deviennent de plus en plus extérieurs et brefs quand ils reviennent, jusqu'à ce que, finalement, le calme devienne la loi de l'être. Cette règle vaut aussi longtemps que la bouddhi mentale reste l'instrument principal ; mais quand la lumière supramentale prend possession du mental et du cœur, il ne peut plus y avoir de trouble, de chagrin, de dérangement, car elle amène une nature spirituelle de force illuminée où ces remous ne peuvent plus avoir de place. Là, les seules vibrations et les seules émotions, sont celles qui appartiennent à la nature d'ânandamaya de l'unité divine.

Ce calme établi dans tout l'être doit rester le même, quoi qu'il arrive, dans la bonne santé et dans la maladie, dans le plaisir et dans la peine, même dans la souffrance physique la plus grande, dans la bonne fortune et l'infortune (la nôtre ou celle de ceux que nous aimons), dans le succès et dans l'échec, dans l'honneur et l'insulte, dans la louange et le blâme, dans la justice qui nous est faite ou l'injustice — dans tout ce qui peut généralement affecter le mental. Si nous voyons partout l'unité, si nous reconnaissons que tout vient par la volonté divine, si nous voyons Dieu en tout — dans nos ennemis, ou plutôt en ceux qui s'opposent à nous dans le )eu de la vie, autant qu'en nos amis ; dans les pouvoirs qui nous contredisent et nous résistent autant que dans ceux qui nous favorisent et nous assistent, dans toutes les énergies et toutes les forces, tous les événements ; et si, en plus, nous pouvons sentir que rien n'est séparé de notre moi, que le monde entier ne fait qu'un avec nous en notre être universel, cette attitude devient alors beaucoup plus aisée pour notre cœur et pour notre mental. Mais même avant de pouvoir parvenir à cette vision universelle ou avant même d'y être fermement établis, nous devons, par tous les moyens en notre pouvoir, insister sur cette égalité réceptive et active, sur ce calme invariable. Même un peu de cela, alpam api asya dharmasya, est un grand pas vers la perfection ; une première fermeté en cela est le commencement d'une perfection libérée ; son intégralité est l'assurance parfaite d'un progrès rapide dans tous les autres éléments de la perfection. Car, sans cela, nous n'avons pas de base solide, et si nous manquons fortement de cela, nous retomberons constamment à l'état inférieur du désir, de l'ego, de la dualité et de l'ignorance.

Page – 10 - 11


before only a strong idea and faith with occasional and derivative glimpses of the divine action behind the becoming of our personal nature. Now every movement is seen to be the form given by the Shakti, the divine power in us, to the indications of the Purusha, still no doubt personalised, still belittled in the inferior mental form, but not primarily egoistic, an imperfect form, not a positive deformation. We have then to get beyond this stage even. For the perfect action and experience is not to be determined by any kind of mental or vital preference, but by the revealing and inspiring spiritual will which is the Shakti in her direct and real initiation. When I say that as I am appointed, I work, I still bring in a limiting personal element and mental reaction. But it is the Master who will do his own work through myself as his instrument, and there must be no mental or other preference in me to limit, to interfere, to be a source of imperfect working. The mind must become a silent luminous channel for the revelations of the supramental Truth and of the Will involved in its seeing. Then shall the action be the action of that highest Being and Truth and not a qualified translation or mistranslation in the mind. Whatever limitation, selection, relation is imposed, will be self-imposed by the Divine on himself in the individual at the moment for his own purpose, not binding, not final, not an ignorant determination of the mind. The thought and will become then an action from a luminous Infinite, a formulation not excluding other formulations, but rather putting them into their just place in relation to itself, englobing or transforming them even and proceeding to larger formations of the divine knowledge and action.

The first calm that comes is of the nature of peace, the absence of all unquiet, grief and disturbance. As the equality becomes more intense, it takes on a fuller substance of positive happiness and spiritual ease. This is the joy of the spirit in itself, dependent on nothing external for its absolute existence, nirāśraya, as the Gita describes it, antaḥ-sukho antarāramāḥ, an exceeding inner happiness, brahmasamsparśam atyantam sukham aśnute. Nothing can disturb it, and it extends itself to the soul's view of outward things, imposes on them too the law of this quiet spiritual joy. For the base of it is still calm, it is an even and tranquil neutral joy, ahaituka. And as the supramental light grows, a greater Ananda comes, the base of the abundant ecstasy of the spirit in all it is, becomes, sees, experiences and of the laughter of the Shakti doing luminously the work of the Divine and

Quand ce calme est obtenu, les préférences vitales et mentales perdent de leur force dérangeante, elles restent seulement comme une habitude mentale superficielle. L'acceptation ou le rejet vital, l'empressement à accueillir tel événement plutôt qu'un autre, l'acceptation ou le rejet mental, la préférence pour telle idée ou telle vérité plus sympathique qu'une autre qui l'est moins, l'insistance de la volonté à obtenir tel résultat plutôt qu'un autre, deviennent un mécanisme de surface, encore nécessaire comme un indice de la direction dans laquelle la Shakti doit s'orienter ou dans laquelle, pour le moment, elle est poussée par le Maître de notre être. Mais tout cela n'a plus cet aspect dérangeant de volonté égoïste véhémente, de désir intolérant, d'attraction obstinée. Ces apparences peuvent persister pendant un temps sous une forme atténuée, mais à mesure que le calme de l'égalité augmente, s'approfondit, devient plus essentiel et plus compact, ghana, elles disparaissent, cessent de colorer la substance mentale et vitale, ou viennent seulement comme un effleurement du mental physique le plus extérieur mais sont incapables de pénétrer à l'intérieur, et finalement même cette récurrence, même cette apparition aux portes extérieures du mental, cesse complètement. Dès lors peut venir la réalité vivante de la perception que tout en nous est fait et dirigé par le Maître de notre être, yathâ prayouktô'smi, tathâ karômi1, ce qui n'était autrefois qu'une forte idée ou une foi, avec, de temps en temps, des aperçus indirects de l'action divine derrière les devenirs de notre nature personnelle. Désormais, chaque mouvement est vu comme une forme donnée par la Shakti, le pouvoir divin en nous, selon les indications du Pourousha, une forme encore personnalisée sans doute, encore amoindrie dans les formes du mental inférieur, mais qui n'est plus foncièrement égoïste, plus une forme imparfaite, plus une déformation manifeste. Dès lors, il nous reste à dépasser ce stade lui-même. Car l'action et l'expérience parfaites ne doivent pas être déterminées par une préférence mentale ni vitale, quelle qu'elle soit, mais par cette volonté spirituelle révélatrice et inspiratrice qu'est la Shakti en son initiative directe véritable. Quand nous disons que "tel nous sommes dirigés, tel nous œuvrons", nous introduisons encore un élément personnel et une réaction mentale qui limitent. Car c'est le Maître qui fera son œuvre à travers nous comme instrument,

 

1 Tel je suis dirigé, tel je fais (Bhagavad Guîtâ)

Page – 12 - 13


taking his Ananda in all the worlds.

The perfected action of equality transforms all the values of things on the basis of the divine anandamaya power. The outward action may remain what it was or may change, that must be as the Spirit directs and according to the need of the work to be done for the world, — but the whole inner action is of another kind. The Shakti in its different powers of knowledge, action, enjoyment, creation, formulation, will direct itself to the different aims of existence, but in another spirit; they will be the aims, the fruits, the lines of working laid down by the Divine from his light above, not anything claimed by the ego for its own separate sake. The mind, the heart, the vital being, the body itself will be satisfied with whatever comes to them from the dispensation of the Master of the being and in that find a subtlest and yet fullest spiritualised satisfaction and delight, but the divine knowledge and will above will work forward towards its farther ends. Here both success and failure lose their present meanings. There can be no failure, for whatever happens is the intention of the Master of the worlds, not final, but a step on his way, and if it appears as an opposition, a defeat, a denial, even for the moment a total denial of the aim set before the instrumental being, it is so only in appearance and afterwards it will appear in its right place in the economy of his action, — a fuller supramental vision may even see at once or beforehand its necessity and its true relation to the eventual result to which it seems so contrary and even perhaps its definite prohibition. Or, if — while the light is deficient, — there has been a misinterpretation whether with regard to the aim or the course of the action and the steps of the result, the failure comes as a rectification and is calmly accepted without bringing discouragement or a fluctuation of the will. In the end it is found that there is no such thing as failure and the soul takes an equal passive or active delight in all happenings as the steps and formulations of the divine Will. The same evolution takes place with regard to good fortune and ill fortune, the pleasant and the unpleasant in every form, mangala amangala, priya apriya.

And as with happenings, so with persons, equality brings an entire change of the view and the attitude. The first result of the equal mind and spirit is to bring about an increasing charity and inner toleration of all persons, ideas, views, actions, because it is seen that God is in all beings and each acts according to his nature, his svabhāva, and its present formulations.

et il ne doit y avoir aucune préférence mentale ni autre en nous, qui limite, intervienne et puisse être une source de travail imparfait. Le mental doit devenir un canal silencieux et lumineux des révélations de la Vérité supramentale et de la Volonté contenue en sa vision. Dès lors, l'action sera l'action de la Vérité et de l'Être les plus hauts et non une traduction diminuée ou incorrecte dans le mental. Si quelque limitation, sélection, relation est imposée, c'est le Divin qui se l'impose à lui-même dans l'individu et pour le moment, à ses propres fins, et non une chose obligatoire et définitive, non une détermination ignorante du mental. La pensée et la volonté deviennent désormais une action de l'Infini lumineux, une formulation qui n'exclut pas les autres formules mais au contraire les met à leur juste place par rapport à elle-même, les englobant ou même les transformant et s'acheminant vers des formes plus vastes de la connaissance et de l'action divines.

Le premier calme à venir est d'une nature de paix ; c'est une absence de toute agitation, tout chagrin, toute perturbation. À mesure que l'égalité devient plus intense, elle prend une substance plus pleine de bonheur positif et d'aise spirituelle. C'est la joie de l'esprit en soi, et son existence absolue ne dépend de rien d'extérieur, nirâshraya, comme il est dit dans la Guîtâ, antah-soukhô antarârâmah, un bonheur intérieur absolu, brahmasamsparsham atyantam soukham ashnouté. Rien ne peut déranger cet état, et il s'étend aux choses extérieures que voit l'âme et leur impose aussi sa loi de tranquille joie spirituelle. Car sa base reste encore le calme, c'est une joie neutre, unie, tranquille, ahaïtouka. Mais à mesure que croît la lumière supramentale, un Ânanda plus grand se manifeste, base de l'extase abondante de l'esprit en tout ce qu'il est, tout ce qu'il devient, tout ce qu'il voit et tout ce dont il a l'expérience, source du rire de la Shakti qui accomplit lumineusement les œuvres du Divin et porte son Ânanda dans tous les mondes.

Quand elle est parfaite, l'action de l'égalité transforme toutes les valeurs à partir du pouvoir d'ânandamaya divin. L'action extérieure peut rester ce qu'elle était, ou elle peut changer suivant l'ordre de l'Esprit et conformément aux nécessités du travail à faire pour le monde — mais toute l'action intérieure est d'une autre sorte. La Shakti et ses différents pouvoirs de connaissance, d'action, de jouissance, de création, de formulation, s'appliqueront aux différents buts de l'existence, mais dans un autre

Page – 14 - 15


When there is the positive equal Ananda, this deepens to a sympathetic understanding and in the end an equal universal love. None of these things need prevent various relations or different formulations of the inner attitude according to the need of life as determined by the spiritual will, or firm furtherings of this idea, view, action against that other for the same need and purpose by the same determination, or a strong outward or inward resistance, opposition and action against the forces that are impelled to stand in the way of the decreed movement. And there may be even the rush of the Rudra energy forcefully working upon or shattering the human or other obstacle, because that is necessary both for him and for the world purpose. But the essence of the equal inmost attitude is not altered or diminished by these more superficial formulations. The spirit, the fundamental soul remain the same, even while the Shakti of knowledge, will, action, love does its work and assumes the various forms needed for its work. And in the end all becomes a form of a luminous spiritual unity with all persons, energies, things in the being of God and in the luminous, spiritual, one and universal force, in which one's own action becomes an inseparable part of the action of all, is not divided from it, but feels perfectly every relation as a relation with God in all in the complex terms of his universal oneness. That is a plenitude which can hardly be described in the language of the dividing mental reason for it uses all its oppositions, yet escapes from them, nor can it be put in the terms of our limited mental psychology. It belongs to another domain of consciousness, another plane of our being.

SRI AUROBINDO

esprit ; ce seront les buts, les lignes d'action, les résultats indiqués par le Divin du haut de sa lumière supérieure, et non ceux que réclame l'ego pour sa propre satisfaction. Le mental, le cœur, l'être vital, le corps lui-même seront satisfaits de tout ce qui leur viendra du grand Dispensateur et Maître de leur être, et en cela ils trouveront une satisfaction et une félicité spiritualisées plus subtiles, et pourtant plus pleines. Mais la connaissance et la volonté divines au-dessus travailleront de l'avant à leurs fins futures. Ici, le succès et l'insuccès perdent leur sens actuel. Il ne peut pas y avoir d'insuccès, car tout ce qui arrive est l'intention du Maître des mondes, n'est pas définitif, est un pas sur Son chemin, et si cet insuccès ressemble à une opposition, à une défaite, un démenti, et même momentanément à une négation totale du but assigné à l'être servant d'instrument, ce n'est ainsi qu'en apparence et, plus tard, l'insuccès apparaîtra à sa vraie place dans l'économie de l'action du Seigneur, une vision supramentale plus complète peut même voir immédiatement ou d'avance sa nécessité et sa vraie relation avec le résultat final, auquel il semble si contraire et que, peut-être même, il semble interdire définitivement. Ou bien, tant que la lumière est insuffisante et s'il y a eu quelque erreur d'interprétation du but ou de la ligne d'action et des étapes du résultat, l'échec vient comme une rectification et il est accepté avec calme, sans provoquer de découragement ni de fluctuation dans la volonté. Finalement, nous nous apercevons que l'échec n'existe pas, et l'âme trouve une félicité égale, passive ou active, à tous les événements, car elle voit en eux des étapes ou des formes de la Volonté divine. Nous observons la même évolution pour la bonne et la mauvaise fortune, l'agréable et le désagréable sous toutes leurs formes, mangala amangala, priya apriya.

Et il en est des personnes comme des événements — l'égalité amène un changement complet de point de vue et d'attitude. Le premier effet d'un mental égal et d'un esprit égal est d'amener une charité et une tolérance intérieures grandissantes vis-à-vis de toutes les personnes, toutes les idées, les points de vue, les actions, parce que nous voyons que Dieu est en tous les êtres et que chacun agit selon sa nature, son swabhâva et sa formule présente. Quand l'Ânanda égal, positif, est là, cet état s'approfondit et devient une compréhension sympathique, et finalement un amour universel égal. Rien de tout cela n'empêche nécessairement la diversité des relations ni la diversité d'expression de l'attitude intérieure suivant

Page – 16 - 17


les besoins de la vie et selon la détermination de la volonté spirituelle, ni d'affirmer avec fermeté telle idée ou tel point de vue, telle action contre telle autre pour les mêmes besoins, le même dessein et par la même détermination, ni de résister fortement et de s'opposer intérieurement ou extérieurement aux forces qui sont poussées à barrer le chemin du mouvement décrété, ni d'agir contre elles avec fermeté. Et il peut même y avoir cette ruée de l'énergie de Roudra qui martèle avec force l'obstacle humain ou autre, ou l'écrase, parce que c'est nécessaire, non seulement pour lui mais pour les desseins du monde. Mais l'essence profonde de l'attitude égale n'est pas altérée ni diminuée par ces expressions superficielles. L'esprit, l'âme fondamentale restent les mêmes tandis que la Shakti de la connaissance, de la volonté, de l'action ou de l'amour fait son travail et revêt les formes diverses nécessaires à son travail. Et finalement, tout devient la forme d'une lumineuse unité spirituelle avec toutes les personnes, les énergies, les choses au sein de l'être de Dieu et de la force universelle unique, lumineuse, spirituelle, en laquelle notre action est une inséparable partie de l'action du tout, n'est pas coupée de lui, et où l'on sent parfaitement que chaque relation est une relation avec Dieu sous toutes les formes complexes de Son unité universelle. Cette plénitude ne peut guère être décrite dans le langage de la raison mentale diviseuse, car elle se sert de tous les opposés, tout en leur échappant, et elle ne peut pas non plus s'exprimer dans les termes de notre psychologie mentale limitée. Elle appartient à un autre domaine de conscience, à un autre plan de notre être.

SRI AUROBINDO

Le Divin que nous recherchons n'est pas lointain et inaccessible. Il est au sein de Sa création même et ce qu'il veut de nous, c'est que nous Le trouvions et, par la transformation personnelle nous devenions capables de Le connaître, de nous unir à Lui, et finalement que nous Le manifestions consciemment. C'est à cela qu'il faut que nous nous consacrions, c'est notre vraie raison d'être. Et notre premier pas vers cette sublime réalisation c'est la manifestation de la conscience supramentale.

LA MÈRE

*

**

 

The Divine we seek is not far away and inaccessible. He is in the very core of the creation itself and what he requires of us is that we find Him, and by transforming ourselves personally become capable of knowing Him, unite with Him and, in the end, we manifest Him consciously. It is to that that we should consecrate ourselves, that is our true reason for existence. And the very first step towards this sublime realisation is the manifestation of the supramental Consciousness.

THE MOTHER

 

 

 

Top

Page – 18 - 19


Sri Aurobindo

 

Pensées et Aphorismes

 

(suivis de quelques réponses de la Mère)

 

241 — L'athéisme est une protestation nécessaire contre la perversité des Églises et l'étroitesse des credo. Dieu s'en sert comme d'une pierre pour écraser ces châteaux de cartes souillés.

242 — Que de haine et de stupidité les hommes ont-ils réussi à emballer décorativement et à étiqueter : "Religion"!

 

Douce Mère,

Quel est le mieux : la religion ou ï'athéisme ?

 

T ANT qu'il y aura des religions, l'athéisme sera indispensable pour les contrebalancer. Tous les deux doivent disparaître pour faire place à une recherche sincère et désintéressée de la Vérité et à une consécration totale à l'objet de cette recherche.

21.12.1969

243 — Dieu guide le plus sûrement par Ses pires tentations, Il aime entièrement quand Il punit cruellement. Il aide parfaitement quand Il s'oppose violemment.

244 — Si Dieu ne prenait pas sur Lui le fardeau de tenter les hommes, bientôt le monde irait à sa perte.

245 — Acceptez d'être tentés au-dedans afin de pouvoir épuiser dans la lutte vos penchants vers le bas.

246 — Si vous laissez à Dieu le soin de purifier. Il épuisera le mal en vous subjectivement ; mais si vous tenez absolument à vous guider vous-mêmes, vous tomberez dans bien des souffrances et des péchés extérieurs.

Sri Aurobindo

 

Thoughts and Aphorisms

 

(With some answers from the Mother)

 

241 — Atheism is a necessary protest against the wickedness of the Churches and the narrowness of creeds. God uses it as a stone to smash these soiled card-houses.

242 — How much hatred and stupidity men succeed in packing up decorously and labelling "Religion"!

 

Sweet Mother,

Which is better? Religion or atheism?

 

SO long as religions exist, atheism will be indispensable to counter" balance them. Both must disappear to give place for a sincere and disinterested search for Truth and a total consecration to the object of this search.

21.12.1969

243 — God guides best when He tempts worst, loves entirely when He punishes cruelly, helps perfectly when violently He opposes.

244 — If God did not take upon Himself the burden of tempting men, the world would very soon go to perdition.

245 — Suffer yourself to be tempted within so that you may exhaust in the struggle your downward propensities.

246 — If you leave it to God to purify. He will exhaust the evil in you subjectively ; but if you insist on guiding yourself, you will fall into much outward sin and suffering.

Page – 20 - 21


247 — N'appelle point mal tout ce que les hommes, appellent mal—rejette seulement ce que Dieu a rejeté? n'appelle point bien tout ce que les hommes appellent bien—accepte seulement ce que Dieu a accepté.

 

Douce Mère,

Si l'on fait un don de soi complet au Divin, est-il nécessaire de développer la volonté personnelle, le pouvoir de choisir, etc. ? Ces choses ne deviendront-elles pas des obstacles ?

 

La volonté personnelle et le pouvoir de choisir sont des qualités nécessaires pour ceux qui vivent dans l'ignorance et l'illusion ordinaires.

Le vrai don de soi au Divin veut dire bien entendu leur abdication. Mais malheureusement, beaucoup de personnes vivent dans l'illusion qu'elles se sont entièrement données au Divin, et pourtant elles conservent en elles un "ego" très actif qui les empêche de percevoir clairement la Volonté Divine ; si ces personnes-là abandonnent la volonté personnelle et le discernement, elles risquent de devenir incohérentes et fantaisistes.

Il faut d'abord acquérir une sincérité parfaite pour être sûr de ne pas se tromper soi-même, et avoir des preuves évidentes que c'est bien la Volonté Divine qui vous guide et vous fait agir.

22.12.1969

 

248 — Dans le monde, les hommes ont deux lumières : le devoir et les principes ; mais celui qui s'est donné à Dieu en a fini de ces deux-là et les a remplacés par la volonté de Dieu. Si les hommes t'injurient à cause de cela, ô divin instrument, ne te soucie point et continue ton chemin tel le vent et le soleil, protégeant et détruisant.

249 — Ce n'est pas pour cueillir les louanges des hommes que Dieu t'a fait Sien, mais pour accomplir sans peur Ses Ordres.

250 — Accepte le monde tel un théâtre de Dieu ; sois le masque de l'Acteur et laisse-Le jouer à travers toi. Si les hommes te louent ou te sifflent, sache qu'ils sont aussi des masques, et prends le Dieu intérieur pour seul critique et seul spectateur.

247 — Call not everything evil which men call evil, but only that reject which God has rejected ; call not everything good which men call good, but accept only what God has accepted.

 

Sweet Mother,

If one surrenders completely to the Divine, is it necessary to develop the personal will, the power of choice, etc. ? Will not these things become obstacles?

 

Personal will and power of choice are qualities necessary for those who live in the ordinary ignorance and illusion.

True surrender to the Divine means, of course, that we have to abandon them. But, unfortunately, many people delude themselves that they have entirely given themselves to the Divine, and yet they preserve in themselves a very active "ego" which prevents them from perceiving clearly the Divine Will; if such people abandon personal will and discernment, they risk becoming incoherent and capricious.

First of all one has to acquire a perfect sincerity in order to be sure that one does not deceive oneself, and one must have evident proof that it is truly the Divine Will which guides one and makes one act.  

22.12,1969

 

248 — Men in the world have two lights, duty and principle; but he who has passed over to God, has done with both and replaced them by God's will. If men abuse thee for this, care not, 0 divine instrument, but go on thy way like the wind or the sun fostering and destroying.

249 — Not to cull the praises of men has God made thee His own, but to do fearlessly His bidding.

250 — Accept the world as God's theatre ; be thou the mask of the Actor and let Him act through thee. If men praise or hiss thee, know that they too are masks ; and take God within for thy only critic and audience.

Page – 22 - 23


Le premier point nécessaire est de devenir conscient de la Volonté Divine, et pour cela il ne faut plus avoir de désirs ni de volontés propres.

Le meilleur moyen d'y arriver est de tourner toute son aspiration vers la Perfection Divine, de se donner à elle sans réserve et d'attendre d'Elle seule toute satisfaction.

Le reste suivra comme une conséquence.

23.12.1969

251 — Si Krishna est tout seul d'un côté, et que de l'autre tu trouves le inonde en armes, organisé avec ses troupes et ses shrapnels et ses mitrailleuses, préfère tout de même ta 'divine solitude. Qu'importe si le monde passe sur ton corps et si ses shrapnels te labourent et si sa cavalerie foule tes membres, telle une boue informe au bord du chemin, car le mental n'a jamais été qu'un simulacre et le corps, une carcasse. Libéré de ses revêtements, l'esprit plane et triomphe.

 

Ceci pour nous dire que le seul choix à faire, est de s'unir au Divin en dépit de tout, même de l'opposition du monde entier, car le monde n'a qu'une force apparente dans le mental et le physique, tandis que le Divin a la puissance éternelle de la Vérité.

26.12.1969

 

252 — Situ penses que la défaite est ta fin, alors ne va pointte battre, même si tu es le plus fort. Car le Destin ne peut être acheté par nul homme, et le Pouvoir n'est pas lié à ceux qui le possèdent. Mais la défaite n'est pas la fin, elle est seulement une porte ou un commencement.

253 — J'ai échoué, dis-tu. Dis plutôt que Dieu décrit des cercles autour de Son but.

254 — Frustré par le monde, tu te tournes pour t'emparer de Dieu. Si le monde est plus fort que toi, crois-tu que Dieu soit plus faible ? Tourne-toi plutôt vers Lui pour recevoir Son ordre et avoir la force de l'accomplir.

The first thing necessary is to become conscious of the Divine Will, and for that one must no longer have either desires or personal will.

The best way to arrive at that is to turn all one's aspiration towards the Divine Perfection, to give oneself to it without reserve and to look to It alone for all satisfaction.

The rest will follow as a result.

23.12.1969

 

251 — If Krishna be alone on one side and the armed and organised world with its hosts and its shrapnel and its maxims on the other, yet prefer thy divine solitude. Care not if the world passes over thy body and its shrapnel tear thee to pieces and its cavalry trample thy limbs into shapeless mire by the wayside ; for the mind was always a simulacrum and the body a carcass. The spirit liberated from its casings ranges and triumphs.

 

This is to tell us that the only choice to be made is to unite oneself with the Divine in spite of everything, even the opposition of the entire world, because the world has only an apparent force in the mental and the physical, while the Divine has the eternal power of Truth.

26.12.1969

 

252 — If thou think defeat is the end of thee, then go not forth to fight, even though thou be the stronger. For Pate is not purchased by any man nor is Power bound over to her possessors. But defeat is not the end, it is only a gate or a beginning.

253 — I have failed, thou sayest. Say rather that God is circling about towards His object.

254 — Foiled by the world, thou turnest to seize upon God. If the world is stronger than thou, thinkest thou God is weaker ? Turn to Him rather for His bidding and for strength to fulfil it.

Page – 24 - 25


Douce Mère,

Pourquoi Dieu a-t-il besoin de "décrire des cercles autour de Son but" ? Il peut facilement V'atteindre tout de suite à volonté, rendant le travail de tout le monde plus facile et plus efficace., n est-ce pas ?

 

Sûrement Sri Aurobindo n'a pas dit que "Dieu" avait besoin de décrire des cercles, car il est tout-puissant, mais non d'une puissance arbitraire telle que les hommes comprennent le pouvoir.

Pour commencer à comprendre quelque chose, il faut savoir et sentir que dans tout l'univers, il n'y a rien qui ne soit l'expression de sa volonté omnipotente et omniprésente ; et c'est seulement en s'unissant consciemment à Lui que l'on peut commencer à comprendre cela, non pas mentalement, mais par un phénomène de conscience et de vision.

Dans sa conscience ordinaire, même avec l'intelligence la plus vaste, l'homme ne peut saisir qu'une partie infinitésimale de la création, et ainsi il ne peut la comprendre et encore moins la juger.

Et si nous voulons hâter la transformation du monde, le mieux que nous puissions faire est de nous donner, sans réserve et sans calcul, à Ce qui sait.

28.12.1969

 

Sweet Mother,

Why does God need to "circle about towards His object ? He can easily attain it instantly at will, thus making everybody's work easier and more effective, is it not so ?

 

Surely Sri Aurobindo has not said that "God" needs to circle about, because he is all-powerful but not with the arbitrary power such as men understand it.

To begin to understand something, one has to know and understand that in the whole universe there is nothing which is not an expression of his omnipotent and omnipresent will, and it is only by conscious union with Him that one can begin to understand this, not mentally, but by a phenomenon of consciousness and vision.

In this ordinary consciousness, even with the widest intelligence, man can but perceive an infinitesimal part of the creation and so he cannot understand it and still less judge it.

And if we want to hasten the transformation of the world, the best we can do is to give ourselves without reserve and without calculation to That which knows.

28.12.1969

 

THE MOTHER

 

 

Top

Page – 26 - 27


Mère Répond

 

(Troisième série)

 

NOUS sommes à un moment de transition de l'histoire de la terre. Un  moment seulement dans l'éternité du temps. Mais ce moment est long comparé à la vie humaine. La matière est en train de changer pour se préparer à la nouvelle manifestation, mais le corps humain n'est pas assez plastique et offre une résistance, c'est pourquoi le nombre des malaises et même des maladies incompréhensibles augmente et devient un problème pour la science médicale.

Le remède est dans l'union avec les forces divines à l'oeuvre et une réceptivité confiante et paisible qui facilite le travail.

18.11.1971

*

**

 

Ceux qui veulent progresser ont une chance exceptionnelle ; parce que la transformation commence par l'ouverture de la conscience à l'action des forces nouvelles ; et ainsi les individus ont une occasion unique et merveilleuse de s'ouvrir à l'influence divine.

20.11.1971

*

**

 

La raison d'être de l'existence individuelle est la joie de découvrir le Divin et de s'unir à Lui. Quand on a compris cela, on est prêt à acquérir la force de surmonter toutes les difficultés.

22.11.1971

*

**

Mother Answers

 

(3rd series)

 

WE are at a moment of transition in the history of the earth. It is merely a moment in eternal time. But this moment is long compared to human life. Matter is changing to prepare itself for a new manifestation; but the human body is not plastic enough and offers resistance; this is the reason why illnesses and even incomprehensible illnesses are increasing in number and pose a problem for the medical science.

The remedy is in union with the Divine Forces that are at work and a receptivity full of trust and peace that will make the labour easy.

18.11.1971

*

**

 

They who want to progress now have an exceptional opportunity because the transformation has started by the consciousness opening to the action of new forces , so the individuals have a unique and wonderful occasion to open themselves to the Divine influence.

20.11.1971

*

**

 

The basic reason for individual existence is the joy of discovering the Divine and uniting with Him. When you have understood that then you are ready to gain the strength to surmount all difficulties.

22.11.1971

 

*

**

Page – 28 - 29


Une victoire remportée sur la nature inférieure donne une j'oie plus profonde et durable que n'importe quel succès extérieur.

24.11.1971

*

**

 

Sri Aurobindo nous a révélé quelques-unes des merveilles que l'avenir apportera à la terre et nous a encouragés à nous y préparer.

27.11.1971

*

**

 

Chacun a son ego et tous les ego s'affrontent. C'est seulement lorsque l'on s'est débarrassé de l'ego que l'on devient un être libre. Pour être libre, il faut n'appartenir qu'au Divin.

3.12.1971

*

**

 

Aux heures difficiles de la vie, le devoir impérieux de chacun est de surmonter son ego dans un don de soi total et inconditionné au Divin. Alors le Divin vous fait faire ce que vous avez à faire.

4.12.1971

*

**

 

Seigneur Suprême, sagesse infinie.

À cette heure périlleuse où les égoïsmes s'affrontent et s'affirment, le seul salut est de prendre refuge en Toi.

A victory won over the lower nature gives a deeper and more lasting joy than any external success.

24.11.1971

*

**

 

Sri Aurobindo has revealed to us a few of the marvels that the future is bringing to earth and he has encouraged us to prepare ourselves for it.

27.11.1971

*

**

 

Every one has his ego and all the egos are confronting each other. It is only when you get rid of the ego that you become a free being. To be free one must belong to the Divine alone.

3.12.1971

*

**

 

In the difficult hours of life the imperious duty for every one is to overcome his ego in a total and unconditional self-giving to the Divine. Then the Divine will make you do what you have to do.

4.12.1971

Page – 30 - 31


Permets que rien en nous ne fasse obstacle à l'accomplissement de Ta Volonté.

Permets que nous devenions des collaborateurs conscients et efficaces de l'accomplissement de Ta Volonté.

5.12.1971

*

**

 

Les heures difficiles viennent sur la terre pour contraindre les hommes à surmonter leur petit égoïsme personnel et à se tourner exclusivement vers le Divin pour recevoir l'aide et la lumière. La sagesse des hommes est ignorante. Seul le Divin sait.

7.12.1971

*

**

 

Notre conscience humaine a des fenêtres qui s'ouvrent sur l'Infini, Mais généralement les hommes gardent ces fenêtres soigneusement fermées. Il faut les ouvrir toutes grandes et laisser l'Infini pénétrer librement en nous pour nous transformer.

Deux conditions sont nécessaires pour ouvrir ces fenêtres.

1) Ardente aspiration

2) Abolition progressive de l'ego

L'aide divine est assurée à ceux qui se mettent au travail sincèrement.

8.12.1971

*

**

O Supreme Lord, Infinite Wisdom.

At this perilous hour when all the egoisms are confronting and asserting themselves, the only safety lies in seeking refuge in Thee !

May nothing in us offer an obstacle to the fulfilment of Thy Will!

May we become conscious and efficient collaborators for the accomplishment of Thy Will S

5.12.1971

*

**

 

Difficult hours come to earth to compel men to overcome their small personal egoism and turn exclusively to the Divine for help and light. Man's wisdom is ignorance, the Divine alone knows.

7.12.1971

*

**

 

Our human consciousness has windows that open on the Infinite but generally men keep these windows carefully shut. They have to be opened wide and allow the Infinite freely to enter into us and transform us.

Two conditions are necessary for opening the windows:

1) ardent aspiration,

2) progressive dissolution of the ego.

The Divine help is assured to those who set to work sincerely.

8.12.1971

*

**

Page – 32 - 33


L'ego était nécessaire pour former l'être individuel. Sa destruction est donc difficile. Il y a une solution très préférable, quoique plus difficile. C'est de le transformer et d'en faire un instrument du Divin.

Les ego convertis et consacrés entièrement au Divin deviennent des instruments particulièrement puissants et efficaces.

Le travail est difficile et exige une sincérité absolue et tenace, mais il vaut la peine d'être entrepris par ceux qui ont une puissante volonté, une ardente aspiration et une sincérité à toute épreuve.

 

Pour cela, il doit y avoir une méthode ?

 

La méthode pour chacun s'élabore au fur et à mesure de l'action, parce que chaque ego a son caractère propre et a besoin d'une méthode particulière. Les seules qualités indispensables à tous sont persévérance et sincérité absolues. La moindre tendance à se tromper soi-même rend le succès impossible.

9.12.1971

*

**

 

Pour toi, le meilleur commencement est de trouver ton être psychique, de te concentrer sur lui en le rendant témoin de tous les mouvements intérieurs et d'en faire le juge de ce que tu dois ou ne dois pas faire, et de faire effort pour soumettre ta nature extérieure à ses décisions.

11.12.1971

*

**

Ego was necessary to form the individual being, to annihilate it therefore is difficult. There is a much better solution although more difficult: to transform it and to turn it into an instrument of the Divine.

The Ego, thus converted and wholly consecrated to the Divine, becomes a specially powerful and efficient instrument.

The work is difficult and demands an absolute and steadfast sincerity. But they who have a strong will, an ardent aspiration and an unshakable sincerity would find it worth their trouble to undertake it.

 

Q. There must be a method for that?

 

A. For each one the method works itself out in the course of the action; for each ego has its own character and needs a special method. The only qualities indispensable for all are absolute perseverance and sincerity. Success is impossible if there is the least tendency to deceive oneself.

9.12.1971

*

**

 

For you the best way to start is to find your psychic being, to concentrate upon it by making it the witness of all your inner movements and the judge of all that you should or should not do and make effort to submit your external nature to its decision.

11.12.1971

*

**

Page – 34 - 35


L'être psychique est le revêtement individuel de la Présence Divine. On le trouve tout au fond de soi-même par-delà les pensées.

11.12.1971

*

**

 

Les communications du psychique ne viennent pas sous forme mentale. Ce ne sont pas des idées ni des raisonnements. Elles ont leur caractère propre, nettement différent du mental, quelque chose comme un sentiment qui se comprend lui-même et qui agit.

Le psychique est, par sa nature même, calme, tranquille et lumineux, compréhensif et généreux, large et progressif, il est dans un effort constant de compréhension et de progrès.

Le mental décrit et explique

le psychique voit et comprend.

13.12.1971

*

**

 

Le psychique est conscient de sa formation progressive à travers les existences terrestres successives, ainsi il a le souvenir des moments importants de ses vies antérieures.

Plus le psychique a participé à ces existences physiques, terrestres, plus ses souvenirs sont nombreux et précis.

14.12.1971

*

**

 

Se sentir seul au milieu des êtres humains, est le signe que l'on commence à avoir besoin de trouver dans son propre être le contact avec la

The psychic being is the Divine Presence putting on an individual form. It is found quite deep within oneself beyond all thoughts.

11.12.1971

*

**

 

The communications from the psychic do not come in mental forms. They are not ideas or reasonings. They have their own character quite distinct from the mind, something like a feeling that understands itself and acts.

The psychic is by its very nature calm, quiet and luminous, understanding and generous, wide and progressive. Its constant effort is to understand and progress.

The mind describes and explains.

The psychic sees and understands.

13.12.1971

*

**

 

The psychic is conscious of being progressively formed through successive lives upon earth; therefore it has the memory of the important moments in its previous lives.

The more the psychic came down into these physical lives on earth the more numerous and precise are its memories.

14.12.1971

*

**

Page – 36 - 37


Présence Divine. Il faut alors se concentrer silencieusement et tâcher d'entrer profondément pour découvrir la Présence Divine tout au fond de sa conscience, par-delà toute activité mentale.

16.12.1971

*

**

 

Vient un moment où la vie devient intolérable sans la Présence Divine. Donne-toi alors entièrement au Divin et tu surgiras dans la Lumière.

17.12.1971

*

**

 

Un moment de communion consciente avec le Divin peut briser toutes les résistances, si puissantes soient-elles.

18.12.1971

*

**

 

Dans le silence est la plus grande réceptivité. Et c'est aussi dans un immobile silence que se fait la plus vaste action.

Apprenons à être silencieux pour que le Seigneur puisse se servir de nous.

19.12.1971

*

**

 

Nous aurons fait un grand bond vers la réalisation quand nous aurons chassé de notre conscience tout défaitisme.

Feeling your-self alone in the midst of human beings is the sign that you have need now to find in your own being contact with the Divine Presence. You must then concentrate in silence and try to enter deep within so that you may discover the Divine Presence in the core of your consciousness, beyond all mental activity.

16.12.1971

*

**

 

There comes a moment when life becomes unbearable without the Divine Presence. Give yourself then entirely to the Divine and you will emerge into the light.

17.12.1971

*

**

 

One moment of conscious communion with the Divine can break all resistance however powerful it may be.

18.12.1971

*

**

 

In silence there is the greatest receptivity. Also it is in an unmoving silence that the biggest action takes place.

Let us learn to be silent so that the Lord may make i3,se of us.

19.12.1971

*

**

Page – 38 - 39


C'est en perfectionnant notre foi en la Grâce Divine que nous pouvons vaincre le défaitisme du subconscient.

20.12.1971

*

**

L'union totale et la manifestation parfaite du Divin sont le seul moyen de mettre fin à la douleur et à la misère du monde physique qui sont la cause du pessimisme subconscient. C'est seulement dans l'union parfaite avec le Divin que la conscience peut émerger dans la joie éternelle. Et cette union consciente est le véritable but de l'existence terrestre.

21.12.1971

*

**

 

Savoir pourquoi nous vivons : la découverte du Divin et l'union consciente avec Lui.

L'aspiration à se concentrer uniquement sur cette réalisation.

Savoir transformer toutes circonstances en un moyen d'atteindre ce but.

22.12.1971

*

**

PRIÈRE

 

Seigneur, fais naître en moi l'ardent désir de Te connaître.

J'aspire à ce que ma vie soit consacrée à Ton service.

24.12.1971

 

*

**

We would take a big leap towards realisation if we drove away all defeatism from our consciousness.

It is by perfecting our faith in Divine Grace that we shall be able to conquer all defeatism in the subconscient.

20.12.1971

*

**

 

The integral union and the perfect manifestation of the Divine are the sole means of putting an end to the suffering and misery of the physical world that give rise to pessimism in the subconscient. It is only in the perfect union with the Divine that the consciousness can come out into the eternal delight and this conscious union is the true goal of earthly existence.

21.12.1971

*

**

 

Know wherefore do we live : to discover the Divine and to have conscious union with Him.

To aspire for concentrating solely on this realisation.

To know how to transform all circumstances into a means of reaching this goal.

22.12.1971

*

**

Page – 40 - 41


La meilleure chose que nous puissions faire pour exprimer notre gratitude est de surmonter en nous tout égoïsme et de faire un effort constant vers cette transformation. L'égoïsme humain, dans son refus d'abdiquer, prend pour excuse que les autres ne sont pas transformés. Mais c'est la forteresse de la mauvaise volonté, car le devoir de chacun est de se transformer lui-même, quoi que les autres fassent.

S'ils savaient que cette transformation, l'abolition de 1'égoïsme, est le seul moyen d'obtenir d'une façon constante la paix et la joie, ils consentiraient à faire l'effort nécessaire. C'est donc cette conviction qui doit naître en eux.

À chacun il faudrait donc répéter : abolis ton ego et la paix régnera en toi.

L'aide divine répond toujours à une aspiration sincère.

25.12.1971

*

**

 

On pourrait classer les êtres humains en quatre catégories principales suivant l'attitude qu'ils prennent dans la vie.

1) Ceux qui vivent pour eux-mêmes. Ils considèrent tout par rapport à eux-mêmes et agissent en conséquence. L'immense majorité humaine est ainsi.

2) Ceux qui donnent leur amour à un autre être humain et vivent pour lui. Pour le résultat, tout dépend naturellement de l'être que l'on choisit d'aimer.

3) Consacrer sa vie au service de l'humanité dans une activité quelconque faite, non pas pour la satisfaction personnelle mais vraiment pour être utile aux autres sans calcul et sans attendre un profit personnel, quel qu'il soit, de son travail.

4) Se donner entièrement au Divin et ne vivre que pour Lui et par Lui. Ceci implique l'effort nécessaire pour trouver le Divin, être conscient de Sa volonté et agir exclusivement pour Le servir.

Dans les trois premières catégories, on est naturellement soumis à la loi ordinaire de la souffrance, du désappointement et de la douleur.

PRAYER

 

O Lord, create in me the ardent desire to know Thyself.

I aspire for the consecration of my life to Thy service.

24.12.1971

*

**

 

The best thing we can do to show our gratitude is to overcome all egoism in us and to make a constant effort for this transformation. Human egoism in refusing to abdicate gives the excuse that the others are not transformed. But that is the fortress of bad will, for the duty of each one is to transform oneself whatever the others might do.

If they knew that this transformation, this abolition of egoism is the only means to secure constant peace and delight, they would agree to make the necessary effort. It is this conviction therefore that must be born in them.

Every one must be told repeatedly : destroy your ego and peace will reign in you.

The Divine help responds always to a sincere aspiration.

25.12.1971

*

**

 

Human beings could be classified under four principal categories according to the attitude they take in life :

1) Those who live for themselves, they look at every thing in relation to themselves and act accordingly. The vast majority of men are like this.

2) Those who give their love to another human being and live for him. As for the result everything naturally depends upon the person whom one chooses to love.

Page – 42 - 43


C'est seulement dans la dernière, si elle est choisie en toute sincérité et qu'elle est poursuivie avec une patience à toute épreuve, que se trouve la certitude de l'épanouissement total et d'une paix lumineuse constante.

26.12.1971

*

**

 

Ne vis pas pour être heureux, vis pour servir le Divin, et le bonheur que tu éprouveras sera au-delà de toute attente.

28.12.1971

*

**

 

Nous sommes à une heure décisive de l'histoire de la terre. Elle se prépare à la venue du surhomme, et à cause de cela la vieille manière de vivre perd sa valeur. Il faut se jeter hardiment sur le chemin de l'avenir en dépit de ses exigences nouvelles. Les mesquineries, autrefois tolérables, ne le sont plus, il faut s'élargir pour recevoir ce qui doit naître.

29.12.1971

 

  

 

(à suivre)

 

 

Top

3) Those who consecrate their lives to the service of humanity in some activity done not for personal satisfaction but for becoming truly useful to others without any calculation, without expecting any personal gain whatsoever from their work.

4) Those who give themselves wholly to the Divine and live only for Him and through Him. This implies the necessary effort to find the Divine, to be conscious of His Will and to work exclusively to serve Him.

In the first three categories you are naturally subjected to the ordinary law of suffering, disappointment and pain.

It is only in the last category, if you have chosen it quite sincerely and you follow it up with unshakable patience, that there lies the certainty of a complete growth and a constantly luminous peace.

26.12.1971

*

**

 

Do not live for the sake of happiness but for the sake of serving the Divine and the bliss that you will enjoy will be beyond all expectation.

28.12.1971

*

**

 

We are at a decisive hour in earth's history. It is preparing for the coming of the superman and because of this the old way of life is losing its value. One must throw oneself boldly on the path of the future despite its new demands. The pettinesses tolerated once upon a time are no longer so. One must broaden oneself in order to receive what is going to take birth.

29.12.1971

THE MOTHER

(To be continued)

Page – 44 - 45


Entretiens

 

Le 11 novembre 1953

 

Mère s'apprête à lire les premières

pages de Quelques Paroles.

 

L ES premiers textes ont été écrits en 1912. Beaucoup d'entre vous n'étaient pas nés.

C'était un petit groupe de personnes — à peu près douze — qui se réunissaient une fois par semaine. On donnait un sujet ; il fallait préparer la réponse pour la semaine suivante. Chacun apportait son petit travail. Généralement, je préparais aussi un petit papier et, à la fin, je le lisais. C'est ce qui est écrit là — pas tous, seulement ces deux-là. Ces deux premiers. Après, c'était autre chose. Les autres ont paru dans Paroles d'Autrefois.

Il y a quatre séances. La première réunion avait pour sujet : quel est le but à atteindre, quelle est l'œuvre à réaliser, le moyen de l'atteindre? Et voici ma réponse :

 

(Mère lit le texte du 7 mai 1912) "Le but général à atteindre est l'avènement de l'harmonie universelle progressive..."

 

C'est le Supramental.

Je ne connaissais pas Sri Aurobindo à ce moment-là et il n'avait encore rien écrit.

 

"...Devenir de parfaits représentants terrestres de la première manifestation de l'Impensable dans ses trois modes, ses sept attributs et ses douze qualités ..."

 

Qu'est-ce que tu appelles les "trois modes", les sept attributs" et les v douze qualités" ?

Questions and Answers

 

November 11, 1953

 

Mother is about to begin reading the first pages of Quelques Paroles.

 

THE first texts were written in 1912. Many of you were not yet born.

 

There was a small group of about twelve people who met once a week. A subject was given, an answer was to be prepared for the following week. Each one brought along his little work. Generally, I too used to prepare a short paper and, at the end, I read it out. That is what is given here — not all, only those two. These two first ones. Later, it was something else. The others appeared in Words of Long Ago.

There were four meetings. The subject for the first meeting was : What is the aim to be achieved, the work to be done, the means of achievement? And here is my answer :

 

(Mother reads the text of May 7, 1912) "The general aim to be achieved is the advent of a progressive universal harmony ..."

 

This is the Supermind.

I did not know Sri Aurobindo at that time and he had not written anything yet.

 

"...To become the perfect representatives on earth of the first manifestation of the Unthinkable in his three modes, his seven attributes and twelve qualities ..."

 

What do you call the "three modes, seven attributes and twelve qualities"?

 

Page – 46 - 47


Je ne me souviens plus. Les trois modes formés — amour, lumière et vie—qui correspondent à Satchidânanda. Les sept attributs ... J'ai une liste quelque part. Il y a une vieille tradition qui dit que le monde a été créé sept fois, c'est-à-dire que les six premières fois, il est rentré dans le créateur. C'est l'idée du pralaya1. On dit qu'il s'est produit six fois, et que nous sommes maintenant la septième création, et que c'est la dernière. C'est celle qui persistera, et c'est la "création de l'Équilibre". Toutes ces créations, je les ai notées aussi quelque part, c'est écrit. Je ne sais plus leur ordre. Il y a six créations l'une après l'autre, créées selon ce mode spécial trouvé imparfait et ramenées à l'Origine, recréées et ramenées à l'Origine — comme cela six fois. Et c'est un ordre progressif. Quand on connaît cet ordre-là, on comprend le principe de chaque création. Eh bien, cette tradition disait que le principe de notre dernière création, maintenant, est le principe d'Équilibre, et que c'est le dernier. C'est-à-dire que le monde ne retournera plus au pralaya, et ce sera un progrès perpétuel. Et c'est la création de l'Équilibre.

Par conséquent, maintenant, il n'y a plus du tout de bien et de mal : il y a ce qui est en équilibre et ce qui n'est pas en équilibre. Il y a déséquilibre et équilibre. Voilà. Et ce que j'ai dit là était basé là-dessus.

Les douze qualités, c'est encore autre chose. Ça aussi, c'est noté quelque part. Pour que le monde puisse persister, il faut qu'il réalise un équilibre parfait de tous ses éléments à l'aide de ces douze qualités, toutes présentes là. Et alors, ce sera un monde qui, tout en progressant indéfiniment, sera constamment en harmonie, et par conséquent ne sera pas ouvert à la destruction.

 

"... Redire au monde, sous une forme nouvelle adaptée à l'état actuel de sa mentalité, la parole éternelle. Ce sera la synthèse de toutes les connaissances humaines..."

 

Tu dis ici "la parole éternelle" ?

 

J'emploie le mot parole au sens de vérité. Il y a une Vérité éternelle

 

1 La fin d'un monde, qui précède une nouvelle création.

I no longer remember. The three formed modes — love, light and life — which correspond to Sachchidananda. The seven attributes ... I have a list somewhere. There is an old tradition which says that the world was created seven times, that is to say, the first six times it returned into the Creator. This is the idea of pralaya1. It is said that this happened six times and that we are now the seventh creation, and that this is the last one. It is the one which will persist, and it is the "creation of Equilibrium". All these creations I have also noted down somewhere, it is written down. I no longer know their order. There are six creations, one after another, created in accordance with this special mode, found imperfect and withdrawn into the Origin, recreated and withdrawn into the Origin — six times thus. And it is a progressive order. When one knows that order, one understands the principle of each creation. Well, this tradition said that the principle of our latest creation, at present, is the principle of Equilibrium, and that this is the last. That means the world will not go back again into pralaya, and there will be a perpetual progress. And this is the creation of Equilibrium.

Consequently, now, there is no longer anything good or bad : there is what is in equilibrium and what is not in equilibrium. There is imbalance and balance. That's all. And what I have said there was based upon that.

The twelve qualities — that is something else still. That too is noted somewhere. In order that the world may continue, it must realise a perfect equilibrium of all its elements by means of these twelve qualities, all present there. And then it will be a world which, whilst progressing indefinitely, will constantly be in harmony, and hence will not be open to destruction.

 

"... To give to the world once again, under a new form adapted to the present state of its mentality, the eternal word. This will be the synthesis of all human knowledge ..."

 

You speak here of "the eternal word" ?

 

1 The end of a world, which precedes a new creation.

Page – 48 - 49


qui est éternellement vraie, mais qui s'exprime en des formes précises, et ces formes précises sont changeantes, fluctuantes, elles peuvent se déformer, et pour avoir la vérité, il faut toujours remonter à l'origine, qui est... on peut l'appeler la parole éternelle, c'est-à-dire le Verbe créateur. C'est une vérité qui est éternelle, qui se manifeste à travers tous les mots possibles et les idées possibles. J'emploie le mot parole sous une forme littéraire — c'est ce qu'ailleurs on appelle le Verbe créateur. C'est l'origine de toute parole et de toute pensée.

 

Je n'ai pas compris "le but à atteindre".

 

Le but à atteindre ? Qu'est-ce que j'ai dit ? C'est l'harmonisation de la terre, je crois, non ?

 

"En ce qui concerne la terre, le moyen d'atteindre ce but est dans la réalisation de l'unité humaine par l'éveil en tous et la manifestation par tous de la Divinité intérieure qui est une.

En d'autres mots : créer l'unité en établissant le royaume de Dieu qui est en tous.

Par suite, l'oeuvre la plus utile à faire est :

1) Pour chacun individuellement la prise de conscience en soi de la divine Présence et son identification avec elle.

 

Oui, tu ne comprends pas ? Je l'ai dit cinquante mille fois déjà, non !... Ah ! tu as compris maintenant ? (rires)

 

"2) L'individualisation d'états d'être qui ne furent encore jamais conscients dans l'homme et, par suite, la mise en rapport de la terre avec une ou plusieurs sources de force universelle qui sont encore scellées pour elle.

 

"L'individualisation d'états d'être qui ne furent encore jamais conscients dans l'homme", c'est-à-dire qu'il y a des états de conscience superposés,

I am using "word" in the sense of truth. There is an eternal Truth which is eternally true, but which finds expression in definite forms, and these definite forms are changing, fluctuating; they may become distorted , and to have the truth one must always go back to the source, which is ... it may be called the eternal word, that is, the creative Word. It is a truth which is eternal, which manifests itself through all possible words and ideas. I use "word" in a literary sense — it is what is elsewhere called the creative Word. It is the origin of all speech and all thought.

 

I did not understand "'the aim to be achieved"'.

 

The aim to be achieved ? What did I say ? It is the harmonisation of the earth, I think, isn't it ?

 

"In regard to the earth, the means of achieving this aim is the realisation of human unity by the awakening in all and the manifestation by all of the inner Divinity who is one.

In other words : to create unity by establishing the kingdom of God which is in all.

Hence, the most useful work to be done is :

1) For everyone individually the becoming aware in oneself of the divine Presence and one's identification with it."

 

Yes, you do not understand ? I have said it fifty thousand times already, haven't I ? ... Ah, you understand now ? (laughter)

 

"2) The individualisation of states of being which have so far never been conscious in man and, consequently, the putting the earth into touch with one or several sources of universal force which are yet sealed to it."

 

"The individualisation of states of being which have so far never been conscious in man", that is to say, there are superposed states of consciousness,

Page – 50 - 51


et il y a des régions nouvelles qui n'ont encore jamais été manifestées sur la terre, et que Sri Aurobindo a appelées supramentales. C'est cela, c'était la même idée. C'est-à-dire qu'il faut aller dans les profondeurs ou les hauteurs de la création qui n'ont jamais été manifestées sur la terre, et devenir conscient de cela, et le manifester sur la terre. Sri Aurobindo l'a appelé le Supramental. Moi, je dis simplement que ce sont des états d'être qui ne furent jamais encore conscients dans l'homme (c'est-à-dire que l'homme n'en a encore jamais été conscient). Il faut s'identifier à eux, puis les ramener dans la conscience extérieure, et les manifester dans l'action. Et alors, j'ajoute (justement ce que je prévoyais — je ne savais pas que Sri Aurobindo le ferait, mais enfin je prévoyais que cela devait être fait) :

 

" 3) Dire au monde, sous une forme nouvelle adaptée à l'état actuel de sa mentalité, la parole éternelle.

 

C'est-à-dire la Vérité suprême, l'Harmonie. C'était tout le programme de ce que Sri Aurobindo a fait et la façon de faire le travail sur la terre, et j'avais prévu cela en 1912. J'ai rencontré Sri Aurobindo pour la première fois en 1914, c'est-à-dire deux ans après, et j'avais déjà fait tout le programme.

 

" 4) Collectivement, fonder la société idéale dans le lieu propre à réclusion de la nouvelle race, celle des "Fils de Dieu"."

 

Où avais-tu décidé de fonder l'Ashram ?

 

Où j'avais décidé de le faire ?... Je n'avais rien décidé du tout ! J'avais simplement dit qu'il fallait que ce soit fait. Je n'avais pas la moindre idée, excepté que j'avais un grand désir de venir en Inde. Mais enfin, je ne savais même pas si cela correspondait à quelque chose. Je n'avais rien décidé du tout. Simplement, j'avais vu cet état, ce qui devait être fait.

and there are new regions which have never yet manifested on earth, and which Sri Aurobindo called supramental. It is that, this was the same idea. That is, one must go into the depths or the heights of creation which have never been manifested upon earth, and become conscious of that, and manifest it on earth. Sri Aurobindo called it the Supermind. I simply say these are states of being which were never yet conscious in man (that is, that man has never yet been aware of them). One must get identified with them, then bring them into the outer consciousness, and manifest them in action. And then, I add (exactly what I foresaw — I did not know that Sri Aurobindo would do it, but still I foresaw that this had to be done) :

 

"3) To speak to the world, under a new form adapted to the present state of its mentality, the eternal word".

 

That is, the supreme Truth, Harmony. It was the whole programme of what Sri Aurobindo has done, and the method of doing the work on earth, and I had foreseen this in 1912. I met Sri Aurobindo for the first time in 1914, that is, two years later, and I had already made the whole programme.

 

"4) Collectively, to found the ideal society in a place suited to the flowering of the new race, that of 'the Sons of God'."

 

Where did you decide to found the Ashram ?

 

Where did I decide to do it ?... I never decided anything at all! I had simply said that it had to be done. I did not have the least idea, except that I had a great desire to come to India. But still, I did not even know if it corresponded to something. I had decided nothing at all. Simply, I had seen that state, what had to be done.

Page – 52 - 53


Puis les enfants reviennent

au dernier entretien du    4

août 1929 :

 

"Les notions morales ordinaires distinguent l'homme généreux de l'avare. Et dans une certaine société, l'avare est blâmé et méprisé, tandis que l'homme généreux est estimé pour son absence d'égoïsme et son utilité sociale, et il est loué pour sa vertu. Mais du point de vue spirituel, tous deux se trouvent au même niveau; la générosité de l'un et l'avarice de l'autre sont des déformations d'une vérité plus haute, d'un plus grand pouvoir divin. Il y a un pouvoir qui, dans son mouvement divin, répand, diffuse, projette librement les forces, les choses et tout ce qu'il possède sur tous les plans depuis le plus matériel jusqu'au plus spirituel. Derrière l'homme généreux et sa générosité, se trouve une âme-type qui exprime ce mouvement; elle est un pouvoir de diffusion, de large distribution. Il y a un autre pouvoir qui, dans son mouvement divin, collectionne, amasse, rassemble et accumule les forces, les choses et tout ce qui peut être possédé depuis le plan le plus matériel jusqu'au plus haut. L'homme qui est accusé d'avarice avait été créé pour être un instrument de ce dernier mouvement. Les deux types sont importants; les deux sont nécessaires dans la réalisation d'ensemble; le mouvement qui attire et concentre n'est pas moins utile que celui qui répand et disperse."

(Entretiens 1929, P. 160)

Qu'entends-tu par "âme-type" ?

 

Quelle est la phrase ?... (Mère regarde le texte) Ah ! c'est l'esprit de l'espèce, de même que nous avons dit que derrière chaque espèce animale, il y avait l'esprit de l'espèce, derrière chaque espèce d'homme il y a un esprit de l'espèce. C'est ce que j'appelle âme-type. C'est un type d'âme qui peut être progressif, mais qui est indestructible.

L'âme-type correspond, individuellement ou en groupe, au dharma des choses. Quelquefois on l'appelle aussi la vérité des choses, de chaque chose.

Then the children come back to the last "Conversation" of August 4, 1929:

 

"The ordinary social notions distinguish between two classes of men, — the generous., the avaricious. The avaricious man is despised and blamed, while the generous man is considered unselfish and useful to society and praised for his virtue. But to the spiritual vision, they both stand on the same level; the generosity of the one, the avarice of the other are deformations of a higher truth, a greater divine power. There is a power, a divine movement that spreads, diffuses, throws out freely forces and things and whatever else it possesses on all the levels of nature from the most material to the most spiritual plane. Behind the generous man and his generosity is a soul-type that expresses this movement; he is a power for diffusion, for wide distribution. There is another power, another divine movement that collects and amasses; it gathers and accumulates forces and things and all . possible possessions, whether of the lower or of the higher planes. The man you tax with avarice was meant to be an instrument of this movement. Both are important, both needed in the entire plan; the movement that stores up and concentrates is no less needed than the movement that spreads and diffuses."

(Conversations XV. pp. 176-77. Ed. 1961)

What do you mean by "soul-type" ?

 

What is the sentence ?... (Mother looks at the text) Ah ! it is the spirit of the type, just as we said that behind each animal type there was a spirit of the type, so behind each type of man there is a spirit of the type. This is what I call soul-type. It is a soul type which may be progressive, but which is indestructible.

The soul-type corresponds, individually or in groups, to the dharma of things. Sometimes it is also called the truth of things, of each thing.

Page – 54 - 55


La générosité, est-ce une déformation de la vérité?

 

Oui, toutes les qualités humaines sont des déformations d'une vérité qui est derrière. Tout ce que vous appelez qualités, ou défauts, sont toujours une déformation de quelque chose qui est derrière, et qui n'est ni ceci ni cela mais quelque chose d'autre. Mais je dis, d'ailleurs, ce qu'est la vérité qui se trouve derrière la générosité : c'est le mouvement des forces qui se répandent. Mais pour que les forces puissent se répandre, il faut qu'elles se concentrent. Alors il y a comme un mouvement de pulsation : les forces se concentrent, puis elles se répandent, et puis elles se concentrent, et puis elles se répandent... Mais si vous voulez répandre toujours sans jamais faire de concentration, au bout d'un certain moment vous n'avez rien à répandre. Pour les forces — toutes les forces — c'est la même chose. J'ai d'ailleurs écrit (ou plutôt j'écrirai dans quelque temps) que l'argent est une force, ce n'est rien d'autre que cela. Et c'est pourquoi personne n'a le droit de le posséder personnellement, parce que c'est seulement une force, au même degré que toutes les autres forces de la Nature et de l'univers. Si vous prenez la lumière comme une force, il ne viendra jamais à l'idée de personne de dire : "Je possède la lumière", et de vouloir l'enfermer dans sa chambre et ne pas la donner aux autres ! Eh bien, avec l'argent on est tellement abruti que l'on s'imagine que c'est quelque chose que l'on peut posséder, et que l'on peut retenir comme si c'était à vous, et en faire quelque chose de personnel. C'est exactement la même chose. Je ne parle pas de l'argent en tant que papier, naturellement, parce que cela, c'est comme la lumière que vous avez mis dans une lampe, vous pouvez posséder la lampe, et alors vous dites : "C'est ma lumière." L'argent, vos billets, vos pièces de monnaie, c'est votre argent. Mais cela, ce n'est pas l'argent. C'est la force qui est derrière cela, la puissance d'échange qu'est l'argent. Cela n'appartient à personne. Ça appartient à tout le monde. C'est une chose qui n'est vivante que si elle circule. Si vous voulez en faire un tas, ça pourrit. C'est comme si vous vouliez enfermer de l'eau dans un vase et la garder toujours, au bout d'un certain temps votre eau serait absolument pourrie. L'argent, c'est la même chose. Et les gens n'ont pas encore compris cela. Plus tard je l'écrirai.

Ça ne tiendra pas toujours.

Is generosity a deformation of the truth ?

 

Yes, all human qualities are deformations of a truth which is behind them. All that you call either qualities or defects are always a deformation of something which is behind, and which is neither this nor that but something else. But I say, moreover, what truth is found behind generosity : it is the movement of the spreading forces. But in order that these forces may spread, they must first become concentrated. So there is a sort of movement of pulsation : the forces are concentrated, then they spread, and then they are again concentrated and again spread.... But if you always want to spread out without ever concentrating, after a certain time you have nothing left to spread. For the forces — all forces — it is the same thing. I have written, besides, (or rather I shall write sometime) that money is a force, it is nothing but that. And that is why nobody has the right to own it personally, for it is only a force, just like all other forces of Nature and the universe. If you take light as a force, it would never occur to anyone to say : "I possess the light", and to want to shut it up in his room and not give it to others ! Well, with money people are so stupefied as to imagine that it is something they can possess and keep, as though it belonged to them, and make something personal of it. It is exactly the same thing. I am not speaking of money as paper, naturally, because that would be just like the light you put in a lamp, you may own the lamp, and so you say : "It is my light". Money, your notes, your pieces of silver, that is your money. But that is not money. This is a force which is behind all that, the power of exchange which is money. That does not belong to anybody. It belongs to everyone. It is something which is alive only if it circulates. If you want to heap it up, it decays. It is as though you wanted to enclose water in a vase and keep it always; after some time your water would be absolutely putrefied. With money it is the same thing. And people have not yet understood that. Later on I shall write about it.

That won't last always.

Page – 56 - 57


Quand en a de l'avarice pour tes choses matérielles..,

 

L'avarice pour toutes les choses — il y a une avarice pour les choses spirituelles aussi. Il y a des avares qui veulent garder toutes les forces pour eux et ne jamais les donner. Mais j'ai dit tout à l'heure la chose vraie : il faut avoir le pouvoir d'accumuler pour avoir le pouvoir de répandre. Si vous avez seulement l'un des deux, cela fait un déséquilibre. Et alors c'est là que cela devient de l'avarice et du gaspillage. Il faut avoir les deux dans un mouvement rythmique balancé — l'équilibre dont nous parlions tout à l'heure. Parce qu'il serait assez facile de prouver que, en effet, à l'heure actuelle, c'est l'équilibre qui est la vraie chose : il faut n'être ni ici ni là — ce que le Bouddha appelait le "chemin du milieu". Le chemin du milieu, c'est le chemin de l'équilibre. Et alors, il faut savoir faire comme quand on marche sur la corde raide avec un bâton pour tenir en équilibre.

Mais le plus généreux du monde ne pourrait rien donner s'il n'avait pas eu d'abord. Par conséquent, si ce n'est pas lui qui a accumulé, c'est quelqu'un d'autre qui a accumulé pour lui. Mais s'il n'a rien dans sa poche, il ne peut pas distribuer quelque chose ! C'est évident. Et le pouvoir d'accumulation est aussi important que le pouvoir de distribution. C'est seulement quand ces deux choses-là deviennent égoïstes qu'elles sont déformées, tout à fait déformées, et elles perdent toute leur valeur.

Voilà, mes enfants.  

When there is avarice for material things...

 

Avarice for all things — there is an avarice for spiritual things also. There are misers who want to keep all the forces for themselves and never give them. But I have just told you the truth about it: one must have the power to accumulate in order to have the power of spreading. If you have only one of the two, that causes an imbalance. And it is then that it becomes avarice or wastage. One must have both in a balanced, rhythmic movement — the equilibrium we just spoke about. For it would be quite easy to prove that in fact at present equilibrium is the true thing : one must be neither here nor there, that is what Buddha called "the middle path". The middle path is the path of equilibrium. And so one must know how to manage as when rope-walking with a stick to keep one's balance.

But the most generous man in the world could give nothing if he had nothing to begin with. Hence, if it is not he who has accumulated, it is someone else who has accumulated for him. But if he has nothing in his pocket, he cannot distribute anything ! That is evident. And the power of accumulation is as important as the power of distribution. It is only when these two things become egoistic that they are deformed, altogether deformed, and lose all their value.

Voila, my children.

THE MOTHER

 

 

 

Top

Page – 58 - 59


Notes sur le Chemin

Le 9 février 1972

 

À propos du message du 21 février.

 

L'unification complète de tout l'être autour du centre  psychique est la condition essentielle pour réaliser une sincérité parfaite.

 

LA MÈRE

 

JE me suis aperçue que les gens étaient insincères simplement parce qu'une partie de l'être dit une chose et une autre partie de l'être en dit une autre. C'est cela qui fait l'insincérité.

 

Mais il est très difficile d'avoir un état de conscience permanent :

que ce soit toujours la même conscience qui domine tout le temps.

 

Mais cela, c'est quand on n'est pas unifié, mon petit. Pour moi, il y a des années et des années que c'est t-o-u-j-o-u-r-s (Mère fait un geste rectiligne) la même chose. Ça vient de là, c'est la conscience psychique, et c'est CONSTANT.

J'ai eu ces temps derniers pendant quelques instants l'expérience de la conscience non unifiée, mais il y a des années que ce n'est plus comme cela — des années, au moins trente ans1. Dès que l'être psychique est devenu le maître, a gouverné l'être, c' était fini — c'est fini, et c'est comme cela (même geste rectiligne). Ça, c'est le signe certain. Toujours comme

 

1 En fait, soixante-cinq.

Notes on the Way

 

February 9, 1972

 

On the Message of February 21.

 

The complete unification of the whole being around the psychic centre is the essential condition to realise a perfect sincerity.

THE MOTHER

I have observed that people were insincere simply because one part of the being says one thing and another part says another thing. It is that which constitutes insincerity.

 

But it is very difficult to have a state of consciousness that is permanent, to have always the same consciousness ruling all the time.

 

But that is true so long as one is not unified, my child. As for me it has always been the same thing (Mother makes a gesture in a straight line) for years and years. It comes from there, it is the psychic consciousness, and it is CONSTANT.

I have had recently for some moments the experience of un-unified consciousness, but it has not been like that for years and years, at least for thirty years1. Directly the psychic being became the master, began ruling the being, it was finished — finished, and it has been like that (the same straight-line gesture). This indeed is a sure sign, always like that, always the same. And it is always the same thing : what Thou wiliest, what Thou

 

1 In fact sixty-five.

Page – 60 - 61


cela, toujours le même. Et c'est toujours la même chose : ce que Tu veux, ce que Tu veux. Et pas un "Tu" qui est là-haut au diable vauvert et qu'on ne connaît pas : Il est partout. Il est en tout. Il est constamment là. Il est au-dedans de l'être — et on s'accroche comme ça. C'est la seule solution.

C'est une découverte que j'ai faite ces temps derniers. C'est la découverte de pourquoi les gens (même quand ils essayent) pourquoi ils sont insincères — parce que c'est tantôt l'un, tantôt l'autre, tantôt une autre partie, et alors celle-là est très sincère dans sa revendication, mais elle n'est pas en accord avec les autres.

 

Oui; mais cela veut dire que la conscience psychique rentre dans la conscience physique.

 

Oui.

 

Parce que c'est là seulement qu'il y a une permanence.

 

Oui...

 

Que la conscience psychique rentre dans la conscience physique ordinaire.

 

Oui.

 

C'est cela qui est difficile.

 

Mais mon petit, c'est cela qui m'est arrivé il y a, je te dis, au moins trente ans.

C'était la conscience psychique qui était là toujours, dominant l'être et le conduisant. Et toutes les impressions, tout était mis devant lui, comme cela (geste comme devant un phare), pour qu'il donne l'orientation vraie.

wiliest. And this 'Thou' is not something that is up there in some far off region and whom one does not know. He is everywhere. He is in everything. He is there constantly. He is within the being — and you cling to Him in that way, this is the only solution.

This is a recent discovery of mine, it is the discovery why people are insincere (even when they try to be sincere) — because it is now one part, now another part and now a third part that is so , that part is then quite sincere in its demands but it is not in consonance with the rest.

 

Yes, this means that the psychic consciousness enters into the physical consciousness. .

 

Yes.

 

Because, there alone things are permanent. Yes ...

 

The psychic consciousness must enter into the ordinary physical consciousness.

 

Yes.

 

Thai is the difficult thing.

 

But, my child, that happened to me-as I told you at least thirty years ago.

Psychic consciousness was always there ruling the being and guiding it. And all impressions, everything was placed before it in this way (gesture as though in front of a searchlight) so that it may give the right direction. And the physical also was all the time as though listening always to the command from the Divine. But the thing was constant, constant — before I came here. I came here in that state — it was long ago and the thing

Page – 62 - 63


Et le physique, lui, il est tout le temps comme cela, comme s'il écoutait tout le temps l'Ordre du divin. Mais ça, c'était constant, constant — avant de venir ici. Je suis arrivée ici comme cela — il y a longtemps. Et ça n'a pas bougé. Et c'est seulement dernièrement que j'ai eu l'expérience (de la conscience non unifiée), une nuit, pendant quelques heures, deux ou trois heures — c'était horrible, n'est-ce pas, cela m'a paru infernal. Et c'était pour que je sache, pour que je comprenne la condition des autres. Et alors, quand ce n'est plus le psychique qui est là ...

Le corps —le corps est comme cela, à écouter, écouter, toujours écouter (geste vers le haut ou le dedans) — écouter. Mais ça ne s'exprime pas avec des mots (l'ordre du Divin), ça s'exprime justement comme une volonté qui s'affirme (geste de descente imperturbable).

Est-ce qu'il faut que j'ajoute quelque chose pour préciser ?

 

Tu as dit: "L'unification complète de tout l'être".

 

Alors, cela veut dire le physique aussi.

 

*

**

Le 26 février 1972

 

À propos du message

du 29 février.

 

C'est seulement quand le Supramental se manifeste dans le mental corporel que sa présence est permanente.

LA MÈRE

 

Ce message, c'est Sri Aurobindo qui l'a dit — on me le fait dire comme si c'était de moi. C'était Sri Aurobindo qui l'avait écrit. Moi, j'ai dit : "Sri Aurobindo a dit "en permanence".

has not flickered, it is only recently that I had this experience (of non-unified consciousness), one night for some hours, two to three hours, — well, it was horrible, it appeared to me hellish. It was to make me know, to make me understand, the condition of others and then when the psychic is no longer there....

The body is like this, always listening, listening, always listening (gesture upward or inward) — listening. But the thing is not expressed in words, the Divine's command, it expresses itself just like a will asserting itself (gesture of an unshakable descent).

Need I add anything to make it precise ?

 

You said: "complete unification of the whole being."

 

That means the physical also.

 

*

**

 

February 26, 1972

 

On the Message of

February 29.

 

"It is only when the Supramental manifests in the body-mind that its presence can be permanent."

THE MOTHER

 

This message is a saying of Sri Aurobindo's — they have made out as though it was my saying — it was Sri Aurobindo who wrote it, I simply said Sri Aurobindo used the word "permanently".

Page – 64 - 65


Mais Douce Mère, c'est ton expérience, par conséquent...

 

(Mère rit)

(silence)

 

Mais il serait plus sage d'en parler quand c'est fini ! Quand c'est installé, alors ... Pour le moment... (geste oscillant d'un côté et de l'autre).

 

Cette discipline du mental physique, elle est... Je ne sais pas par quel bout la prendre, elle est très difficile, je trouve.

 

Très difficile. C'est très difficile.

Il faut commencer par obtenir le silence à volonté. À n'importe quel moment, obtenir le silence. Ça, je crois que c'est le point de départ.

 

Oui, mais obtenir le silence à volonté, ce n'est pas difficile, Douce Mère, on se concentre une seconde et réellement ça se tait — et tout le temps que l'on est concentré, ça se tait parfaitement. Mais de la seconde où tu relâches la concentration, pfft!...

 

(Mère rit)

 

 ... Ça s'en va. Ça file d'un côté, ça file de l'autre,

 

Maintenant, le mien a perdu l'habitude de courir. C'est une habitude qu'il faut qu'il perde.

 

Mais comment faire ?

 

Je ne sais pas, parce que c'est spontané. Il n'y a que quand on me parle ou quand quelque chose vient vous secouer de ça, autrement, tout naturellement, laissé à lui-même, il est comme cela (geste immuable,

But, Mother, it is your experience, therefore ...

 

(Mother laughs)

(silence)

 

But it would be wiser to speak of it when it has been done ! When it has been installed, then ... for the moment... (gesture from one side to another).

 

This discipline of the physical mind is ... I do not know by which end to catch it. I find it very difficult.

 

Very difficult. It is very difficult.

You must begin by obtaining the silence at will. To obtain the silence at any moment. I believe that is the starting-point.

 

Yes, but to get the silence at will is not difficulty you concentrate for a second and it truly falls silent. And as long as you are concentrated, it is perfectly silent. But the moment you relax your concentration, finished ....

 

(Mother laughs)

 

...That moves, moves this way, moves that way.

 

The mind now has lost the habit of running about. That habit it must lose.

 

How to do it ?

 

I do not know, because for me it was spontaneous. Only when some one speaks to me or when something comes to shake me out of it... otherwise

Page – 66 - 67


tourné vers le haut) ... Peut-être est-ce cela, le moyen (même geste tourné vers le haut) : une contemplation du Divin, comme cela.

 

(silence souriant)

 

L'état naturel, c'est cela (même geste). C'est même curieux, ça se traduit par ... la sensation du corps, n'est-ce pas, c'est d'être toute enveloppée, comme un bébé dans ses langes, vraiment comme cela, d'être enveloppée par le Divin (geste).

(silence)

 

Il y a deux ou trois jours, je ne me souviens plus, il y a eu une grosse difficulté. Et alors tout de suite, je me suis sentie comme enveloppée ... (geste) comme un bébé porté dans les bras du Divin. Tu comprends, c'était comme cela. C'était comme si j'étais un bébé porté dans les bras du Divin. Et alors ... au bout d'un moment (mais c'était long), quand il a été uniquement dans la Présence comme cela, la douleur est partie. Il n'a même pas demandé que ça s'en aille : c'est parti. Ça a pris un petit moment, c'est parti.

Tout à fait, tout à fait l'impression d'un bébé, et enveloppé (geste) dans les bras du Divin. Extraordinaire.

(silence)

 

N'est-ce pas, pendant un certain temps, c'est comme cela : "Ce que Tu voudras, ce que Tu voudras ...", et puis cela aussi, ça se tait... (Mère ouvre les mains vers le haut dans un geste d'offrande).

(silence)

 

C'est le type de concentration qui devrait changer.

 

Oui.

left to itself, quite naturally it is like that (gesture immobile turned upwards)... perhaps that is the way (same gesture turned upwards) : contemplating the Divine in this manner.

 

(A smiling silence)

 

It is that, the natural state (same gesture). Strangely enough it is even translated by ... a sensation in the body, the sensation of being wholly enveloped, just as if a baby were swathed. Yes, truly it is like that, being enveloped by the Divine (gesture).

(silence)

 

It is now two or three days, I do not remember exactly, there was a great difficulty and then immediately I felt myself enveloped (gesture) like a baby being carried in the arms of the Divine, you understand, don't you, it was like that. It was as though I was a baby being carried in the arms of the Divine. And then ... after a time (but it was rather long) when it had been solely in the Divine Presence that the pain disappeared. It did not even ask for the pain to go, but it left. It took a little time but it left.

I had completely, completely the feeling of being a baby enveloped (gesture) in the arms of the Divine. It is extraordinary.

 

(silence)

 

Well, for a time it is like that : "what Thou wiliest, what Thou wiliest ..." and then that too falls silent... (Mother opens her hands upwards in a gesture of offering).

 

(silence)

 

It is the type of concentration that must change.

 

Yes.

Page – 68 - 69


Parce que, quand on fait cette discipline du mental physique, quand il s'échappe comme cela à droite, à gauche, c'est encore mentalement que l'on reprend la concentration, que l'on rétablit le silence, etc. Alors, chaque fois, c'est par le mental que l'on fait la discipline...

 

Ah!

 

... Mais le mental, de la seconde où tu le relâches... Il faudrait me descente de quelque chose, une prise de possession.

 

Vraiment, je crois que c'est la sensation de l'impuissance d'un bébé. Tu comprends ? Mais ce n'est pas une chose "pensée", "voulue", c'est tout à fait spontané. Et alors, de cela, on passe dans un état... (Mère ouvre les mains dans un sourire béatifique).

Tant qu'il y a cette sensation de quelqu'un qui veut, quelqu'un qui fait, tout cela, c'est inutile ... (même geste, mains ouvertes dans un sourire),

 

(Mère entre en contemplation)

 

Le Seigneur s'occupe de nous?

 

(Riant) Je crois que oui !

 

(Mère prend les mains du disciple)

 

Tu ne Le sens pas ?

 

Si, Douce Mère.

 

Ah ! ...

*

**

Because when you follow this discipline of the physical mind and when it thus escapes you to the right and to the left you always resume the concentration mentally and mentally re-establish silence, so it is through the mind that you practise the discipline.

 

Ah!  

 

.. .But the mind, the very moment you relax it... there must be a descent of something, something must take possession.

 

Indeed, it is the feeling of baby's powerlessness, you understand? But it is not a thing "thought out", "willed", it is absolutely spontaneous and then from there you pass into a state ... (Mother opens her hands in a smile of beatitude).

So long as there is this feeling of some one who wills, who does a thing and all that, it is useless ... (same gesture, hands open in a smile).

 

(Mother goes into contemplation)

 

The Lord is looking after us ? (Laughing) I believe, yes !

 

(Mother takes hold of the disciple's hands)

 

Do you not feel Him ?

 

Yes, Mother.

 

Ah! ...

*

**

Page – 70 - 71


Le 8 mars 1972

 

A propos d'un "accident"

 

C'est comme cela. C'est comme un Ordre impératif : allez droit ou tout va mal.

Ça devient terrible, terrible. C'est comme une Pression—une Pression effroyable — pour avoir le progrès voulu. Je le sens en moi-même, pour mon corps. Mais mon corps n'a pas peur, il dit (Mère ouvre les mains) : "Bon, si je dois finir, c'est fini". C'est comme cela à chaque minute : la vraie chose (Mère abat son poing) ou la fin.

C'est cela qui semble être descendu — tu sais que j'avais dit que quelque chose était descendu (c'est écrit quelque part) et nous saurons un jour, nous saurons bientôt ce que ce sera1. Tu n'as pas lu ?

 

Oui, c'était le 21 février.

 

Mais c'est cela. C'est une sorte de ... Pas de demi-mesures, pas de compromis, pas d'à-peu-près, pas de ..., non : comme cela (Mère abat son poing).

Et c'est comme cela pour le corps. C'est à chaque minute un impératif : c'est la vie ou la mort. Pas l'à-peu-près qui a duré indéfiniment. Pendant des siècles on n'était pas tout à fait mal, on n'était pas tout à fait bien — ce n'est plus ça.

Le corps sait que pour la formation du corps supramental, c'est comme cela : il faut que ce soit entièrement sous l'Influence du Divin — pas de compromis, pas d'à-peu-près, pas de "ça viendra", non : comme ça (Mère abat son poing"), une Volonté terrible.

Mais ... c'est la seule manière que les choses aillent vite.

 

1 "Toute la journée du 21 j'ai eu fortement l'impression que c'était la fête de tout le monde et j'étais poussée à dire à chacun : bonne fête.

"C'était une très forte impression que quelque chose de nouveau se manifestait dans le monde et que tous ceux qui étaient prêts et réceptifs pouvaient l'incarner.

"Sans doute dans quelques jours saura-t-on ce que c'était."

LA MÈRE

March 8, 1972

 

About an "accident"

 

It is like that. It is like an imperative command. Go straight, else all will go wrong.

It is becoming terrible, terrible. It is like a Pressure, a frightful Pressure — to bring about the desired progress. I feel it in myself for my body. But my body is not afraid, it says (Mother opens her hands) : "Very well, if I am to end, it is the end." Every minute it is like that: the true thing (Mother brings down her fist) or the end.

That is what seems to have come down — you know I said that something had come down (it is written somewhere) and we shall know one day, we shall know very soon what it is.1 You have read, haven't you ?

 

Yes, it was on February 21.

 

But it is that, it is a kind of... no half-measure, no compromise, no approximation, no ... not that. It is this (Mother brings down her fist).

And it is so for the body, at every minute there is an imperative ; it is life or it is death. It is not the approximation which has lasted indefinitely. For centuries it was neither altogether bad, nor altogether good .— it is no longer so.

The body knows that this is the way for the supramental body to be formed : it must be wholly under the influence of the Divine — no compromise, no approximation, no "it will come", not so : it is like this (Mother brings down her fist), a formidable Will.

But... it is the only way for things to go fast.

 

1 "The whole day of the 21st I had a strong feeling that it was the birthday of every one, and I was impelled to say to every one 'Bonne Fete'.

It was a very strong feeling that something new has manifested in the world and that all who were ready and receptive could embody it.

No doubt one would know in a few days what it was."

THE MOTHER

Page – 72 - 73


(long silence)

 

Mais quand on commence à comprendre pratiquement la nécessité de la transformation — quand ça commence vraiment à être compris et que l'on essaye de faire quelque chose, on s'aperçoit que la substance matérielle, elle reçoit un coup, alors elle se souvient  pendant un jour, deux jours elle aspire, elle cherche ; et puis ça se relâche.

 

Oui, oui.

 

Il y a comme une incapacité de tension.

 

Ce n'est pas de l'incapacité.

 

Qu'est-ce que c'est?

 

Mauvaise volonté. Égoïsme—ce que nous appelons égoïsme—, l'égoïsme de la Matière ...

 

L'égoïsme de la Matière.

 

... qui ne veut pas se soumettre.

Ça, je le sais. J'attrape tout le temps mon corps, ici, là, là, là ... Il veut aller son petit bonhomme de chemin de la façon ordinaire.

 

C'est une sorte de relâchement de l'aspiration ou de-la tension.

 

Oui, c'est cela.

(long silence)

 

But when one begins to understand the practical necessity of the transformation, when the thing starts truly to be understood and when one tries to do something, one finds that when the material substance receives a blow, then it remembers and for a day or two it aspires, it seeks, and then it relaxes.

 

Yes, yes.

 

There is as though an incapacity for tension.

 

It is not incapacity.

 

What is it then ?

 

Bad will. Egoism — what we call egoism—, the egoism of Matter ...

 

The egoism of Matter.

 

... that does not want to submit.

That I know. I am catching my body all the while, here, there, here, there. It wants to go about it in its very ordinary dawdling way.

 

It is a kind of relaxation of the aspiration and tension.

 

Yes, it is that.

 

Then, what is to be done ? Every time one must catch it up, or what else ?

Page – 74 - 75


Alors comment faire ? Il faut chaque fois le rattraper, ou il faut quoi ?

 

Oui. Mais c'est parce que ça ne peut être stable que si c'est VRAIMENT branché sur le Divin. Si l'on est comme cela (geste, les deux poings accrochés en haut comme à une corde), alors automatiquement, quand le moment devient tout à fait critique, ça va du bon côté. Ça va du bon côté. C'est comme si l'on avait tout le temps l'impression que l'on était entre la vie et la mort, et de la minute où l'on prend la vraie attitude — où la partie concernée prend la vraie attitude —, ça va bien. Tout naturellement et facilement ça va bien. C'est extraordinaire. Mais c'est formidable parce que c'est un danger perpétuel. N'est-ce pas, peut-être, je ne sais pas, cent fois dans la journée, une sensation : la vie ou (pour les cellules, n'est-ce pas), la vie ou la désintégration. Et alors, si elles ne se crispent pas comme elles ont l'habitude de le faire, ça va tout à fait bien. Mais elles apprennent à ... (Mère ouvre les mains dans un geste d'abandon), alors ça va.

C'est comme si, par une espèce d'obligation, le corps apprenait l'éternité. C'est vraiment intéressant. Et alors je vois les circonstances extérieures, ça devient terrible (au point de vue ordinaire).

 

(Mère entre en contemplation)

 

Qu'est-ce que tu as à dire ?

 

Non, c'était cela, la difficulté que je trouvais.

 

Oui.

 

Je trouve cela très difficile. Alors on essaye une fois, dix fois de se rattraper, mais on a l'impression que ce n'est pas cela qu'il faut faire, que c'est quelque chose d'autre, et que ...si vraiment il n'y a

Yes. But it can never be stable unless it is linked TRULY to the Divine. If you are like this (gesture, the two fists hooked as though up above on a rope) then automatically when the moment becomes quite critical, it goes on to the right side, yes, it goes on to the right side. It is as though all the while you had the feeling that you were hovering between life and death, and the moment you take the right attitude — when the part concerned takes the right attitude — it goes all right. Quite naturally and easily it goes all right. It is wonderful. But it is a tremendous thing, because there is a perpetual danger. Well, perhaps, I do not know, a hundred times during the day there is the feeling : life or (for the cells I mean) life or disintegration, and then if they do not contract as they have usually the habit to do, everything goes all right. But they too are learning ... (Mother opens her hands in a gesture of self-giving) then it is all right.

It is as though by a kind of compulsion the body was being taught eternity. It is truly interesting. And then I see the external circumstances are becoming frightful (from the ordinary point of view).

 

(Mother enters into contemplation)

 

Have you anything to say ?

 

No, it was that, the difficulty that I was meeting.

 

Yes.

 

I find it very difficult. You try once, twice, ten times to regain yourself but you have the feeling that this is not the thing to be done, it is some other thing and that.... If there were really no higher power that would do the thing FOR YOU, nothing at all could be done by you.

 

Yes, it is that. But then there are experiences, hundreds of them that the very minute you take the right attitude, the thing is done.

It is WE who prevent the thing from being done as though our own

Page – 76 - 77


pas un Pouvoir supérieur qui fait la chose POUR VOUS, on ne peut rien faire du tout.

 

Oui, c'est cela. Mais alors il y a des expériences — des centaines d'expériences — que de la minute où l'on prend l'attitude véritable, c'est fait.

C'est NOUS qui empêchons que ce soit fait... Comme si notre contrôle empêchait la Force d'agir, quelque chose comme cela. Il faut... (Mère ouvre les mains).

 

(silence)

 

Je crois, je crois que c'est le subconscient qui est convaincu que s'il ne garde pas son contrôle, tout ira mal. C'est cela, l'impression. C'est lui, c'est lui qui dit : ah ! il faut veiller, il faut faire attention...

 

(Mère ouvre les mains)

 

 

1.4.72

Ouverture de la Saison, des Tournois

 

Cette année, offrons toutes les activités de notre corps en consécration à Sri Aurobindo.

LA MÈRE

control prevented the Force from acting; it is something like that. One must... (Mother opens her hands.

 

(silence)

 

I believe, I believe, the sub-conscient has been convinced that if it does not maintain its control all would go wrong, that is my impression, it is that thing, it is that which says : Ah, be on your guard, take care ...

 

(Mother opens her hands)

THE MOTHER

 

1.4.72

Opening of the Physical Competition Season

 

This year, let us offer all the activities of our body in consecration to Sri Aurobindo.

THE MOTHER

 

 

 

 

 

Top

Page – 78 - 79


Sri Aurobindo

Correspondence with Nirodbaran

Sri Aurobindo

 

Correspondance avec Nirodbaran

 

August 4, 1933

 

Mother did not put her hand on my head during pranam. I hope it was not due to any wrong movement in me?

NO. It was merely because Mother was in trance.  

 

I hear N is going away. It is very surprising and painful to find that one who has been apparently so earnest and sincere in sadhana should have such a sad failure.

 

What do you mean by "sincere" ? If one does yoga in order to be a great yogi or in order to satisfy the sex impulse in the vital, that is not sincerity. It is what N started doing. Farther he began to have wrong experiences and when he was told so, instead of putting himself right, he began to conceal his experiences from me — which shows that he preferred his egoistic satisfaction in getting experiences to the Truth — and that too is not sincerity.

 

I have an idea that since we can communicate everything to you by

prayers, why need we write them ? But then it can also be said— why not write? Do you think something is trying to hide under the cloak of this argument?

 

It is always well to write what goes on in you—but it need not be done every day. The essential is to keep nothing concealed.

 

*

**

August 12, 1933

 

May I do an extra pranam for C and P?

 

Yes, provided you do the two in one minute. Even with one minute for each we are threatened with a seven hour sitting. There are five hundred people,

 

*

**

 

August 21, 1933

 

C has sent Rs. 2/—for you on the occasion of his birthday—2oth

Le 4 août 1933

 

Mère n'a pas posé sa main sur ma tête pendant le pranâm. J'espère que ce fêtait pas à cause de quelque mouvement faux en moi?

 

NON. C'était simplement parce que Mère était en transe.

 

J'ai entendu dire que N. s'en allait. C'est très surprenant et attristant de voir quelqu'un d'aussi sérieux et sincère, apparemment, dans la sâdhâna, qui échoue si tristement.

 

Que voulez-vous dire par "sincère" ? Si l'on fait le yoga pour être un grand yogi ou pour satisfaire l'impulsion sexuelle dans le vital, ce n'est pas être sincère. C'est ce que N. commençait à faire. En outre, il s'est mis à avoir de fausses expériences, et quand on l'a averti, au lieu de se corriger, il a commencé à me cacher ses expériences — ce qui montre qu'il préférait la satisfaction égoïste de sa chasse aux expériences, à la Vérité. Ce n'est pas non plus être sincère.

La pensée m'est venue que, puisque l'on peut tout vous communiquer par prière, pourquoi vous écrire ? Mais on peut dire aussi : pourquoi ne pas écrire ? Pensez-vous que quelque chose essaye de se cacher derrière le manteau de cet argument ?

 

Il est toujours bon d'écrire ce qui se passe en vous — mais ce n'est pas nécessaire tous les jours. L'essentiel est de ne rien garder caché.

 

*

**

 

Le 12 août 1933

 

Puis-je faire un pranâm "extra" pour C. et pour P. ?

 

Oui, à condition de faire les deux en une minute. Même avec une minute par personne, nous sommes déjà menacés d'une séance de sept heures. Il y a cinq cents personnes.

 

*

**

Page – 80 - 81


August. May I send you some flowers?

 

Yes.

 

With the money shall I buy some fruits or sauce or pickles ?

 

No sauce or pickles at any rate. Fruits if you like.

 

I have asked J to come to my place whenever she likes, but she says it will go against your order.

 

There is no objection to her going — the objection was to talking etc. in such a way as to disturb A.

 

I want to learn some instrumental music : esrāj or tablā. For the first S is the only instructor, I don't 'know if she'll be willing to teach and for the second A. Will you kindly suggest something?

 

For tabla A is sufficient. I don't think S will be willing to teach. So —

 

*

**

 

August 24, 1933

 

How to get rid of sexual thoughts ?

To think too much of sex even for suppressing it, makes it worse.

You have to open more to positive experience. To spend all the time struggling with the lower vital is a very slow method.

 

*

**

 

August 25, 1933

 

How to open oneself to positive experience ? Please tell me.

 

By remaining quiet and aspiring for it—knowing that it is working there above. Also think more of the Mother and less of your vital impulses.

 

*

**

August 26, 1933

 

How narrowly I've lost my chance for pranam! Will you give me some consolation by sending a flower for me ?

 

Yes.

 

D is of the opinion that one has to do studious sadhana by constant

Le 21 août 1933

 

C. a envoyé deux roupies pour vous à l'occasion de son anniversaire (le 20 août). Puis-je vous envoyer des fleurs ?

 

Oui.

 

Avec l'argent, dois-je acheter des fruits ou quelque assortiment ou des "pickles ?

 

Ni assortiment ni pickles en tout cas. Des fruits si vous voulez.

 

J'ai dit à J. de venir chez moi chaque fois qu'elle le voulait, mais elle me dit que c'est contraire à vos instructions.

 

Je ne vois pas d'inconvénient à ce qu'elle vienne chez vous — l'inconvénient est de parler, etc., si bien que A. est dérangé.

 

Je voudrais apprendre un instrument de musique, "esrâj" ou "tabla". Pour l'un, S. est le seul professeur, mais je ne sais pas si elle accepterait d'enseigner, et pour l'autre, c'est A. Auriez-vous la bonté de me faire quelque suggestion ?

Pour le tabla, A. suffit. Je ne pense pas que S. accepte d'enseigner— donc...

 

*

**

 

Le 24 août 1933

 

Comment se débarrasser des pensées sexuelles?

 

Trop penser aux choses sexuelles, même pour les éliminer, ne fait que les rendre pires.

Ouvrez-vous davantage à une expérience positive. Passer tout son temps à se battre contre le vital inférieur, est une méthode très lente.

 

*

**

 

Le 25 août 1933

 

Dites-moi, je vous prie, comment s'ouvrir à une expérience positive ?

 

En restant tranquille et en aspirant à l'expérience — tout en sachant qu'elle se prépare au-dessus. Aussi, pensez davantage à la Mère et moins à vos impulsions

Page – 82 - 83


writing and reading etc.

 

D's idea may be good for one who is a writer by nature and has to cultivate his gift — your case is different—and you have first to develop the inspiration, otherwise your writing August 29, 1933 will be only a mental exercise.

 

*

**

 

August 27, 1933

 

I am sending a poem which visited me while I was lying in bed at 10.30 p.m. It took me two hours to complete it and many more, brooding over it. Has it any inspiration or is it a mental galley-slave labour?

 

It is not at all bad as a beginning there is at least an opening for inspiration there.

 

It struck me suddenly that instead of seeking for dazzling experiences, I should aspire for more important things like light, force, calm, etc.

 

Yes, those are more important things to aspire for. The rest is not

excluded, but should be subordinate.

 

*

**

 

August 29, 1933

 

Then again the same difficulty of transmission appears to hinder the proper finish. Will you tell me ' where the defect lies — little mastery over language, style or insufficient inspiration?

 

All writers have the difficulty— it is the tamas of the physical mind which finds it difficult to transcribe the inspiration.

 

Is it bad for our sadhana to think much about rhymes, words and ideas of these poems? But I find this a wonderful escape from the prisons of lower thoughts of the vital.

 

It is certainly better than being occupied with the lower vital.

 

*

**

 

vitales.

 

*

**

 

Le 26 août 1933

 

J'ai manqué de justesse le pranâm. Pourriez-vous me donner quelque consolation en m'envoyant une fleur?

 

Oui.

 

D. estime que l'on doit faire une sâdhanâ studieuse en écrivant et en lisant constamment, etc.

 

L'idée de D. est peut-être bonne pour lui, parce qu'il est écrivain de nature et doit cultiver ses dons. Votre cas est différent. Et vous devez d'abord cultiver l'inspiration, sinon vos écrits seront tout simplement un exercice mental.

 

*

**

Le 27 août 1933

 

Je vous envoie un poème tombé sur moi pendant que j'étais au lit à

lOh.30 du soir. Il m'a fallu deux heures pour le compléter et pas mal d'autres à cogiter dessus. Contient-il quelque inspiration, ou est-ce un travail de galérien mental?

 

Ce n'est pas mal du tout pour un commencement — il y a là, au moins, une ouverture à l'inspiration.

 

L'idée m'est venue tout d'un coup qu'au lieu de chercher des expériences éblouissantes, je devrais aspirer à des choses plus importantes comme la lumière, la force, le calme, etc.

 

Oui, c'est plus important et c'est à cela qu'il faut aspirer. Le reste n'est pas exclu mais doit passer après.

 

*

**

 

Le 29 août 1933

Toujours cette même difficulté de transmission qui semble empêcher un vrai polissage. Voudriez-vous me dire où gît le défaut — maîtrise insuffisante de la langue et du style, ou inspiration insuffisante ?

 

Tous les écrivains ont cette difficulté

Page – 84 - 85


September 3, 1933

 

I send you a letter from a friend of mine. He seems to nave a vague seeking for Truth but at the same time he is a little sectarian in outlook. May I write to him to ask for permission for Darshan1, if he likes ?

 

The Ashram here does not correspond to his desire — so why ask him to come here for darshan ? A vague seeking does not suffice.

 

*

**

 

September 10, 1933

 

May I go and see the paintings of K now and then ?

 

Not now and then — artists usually do not care to be disturbed. You have not seen them already ? I don't think he is painting his pictures now.

 

I send here a poem., rather too long I am afraid. I shall eagerly wait to hear what you think of it.

 

1 Thrice, and since 1940, four times, a year, all the disciples could see the Mother and Sri Aurobindo and receive their blessings.

I will take another day to read your poem! What I have read of it is good.

 

*

**

 

September 14, 1933

 

Last night I had a terrible dream. J was telling me : "Have you heard what D has come to ? He is totally insane and now lies down in the drains". I was suddenly seized with fear and thought : who knows if the same lot may not befall me! In the grip of that terrible fear I began to call you, but my voice wouldn't come out. Then in two or three minutes, it left me.

Is this due to some influence exerted unconsciously on the mind by D's condition?

 

It is not D's condition, but your "depression for the last few days" that opened the door to this nightmare. It simply seized hold of the idea about D in order to shove itself in further and more forcibly.

 

Sometimes I doubt my call for spiritual life. Occasionally some peace comes down which perhaps comes from inactivity.

— c'est le tamas du mental physique qui a de la difficulté à transcrire l'inspiration.

 

Est-il mauvais pour la sâdhanâ de trop penser aux rimes-, mots et idées d'un poème? Mais je trouve que c'est une merveilleuse évasion de la prison des pensées inférieures du vital.

 

C'est certainement mieux que de s'occuper du vital inférieur.

 

*

**

 

Le 3 septembre 1933

 

Je vous envoie une lettre d'un ami. Il semble vaguement en quête de la Vérité, mais en même temps il est un peu sectaire dans sa façon de voir. Puis-je lui écrire de demander la permission de venir au-Darshan1, s'il en a envie?

 

Cet Ashram ne correspond pas à ce qu'il désire — alors pourquoi lui demander de venir ici pour le darshan ?

 

1 Trois fois par an (et à partir de 1940, quatre fois) tous les disciples pouvaient voir Sri Aurobindo et Mère et recevoir leurs bénédictions.

Une vague recherche ne suffit pas.

*

**

 

Le 10 septembre 1933

 

Puis-je aller de temps en temps voir les peintures de K. ?

 

Pas de temps en temps — les artistes n'aiment généralement pas être dérangés. Vous n'avez pas déjà vu ces peintures ? Je ne crois pas qu'il peigne en ce moment. ,

Je vous envoie un poème un peu long-, je le crains. J'attends impatiemment votre opinion.

 

Il me faudra encore une journée pour lire votre poème ! Ce que j'en ai lu, est bon.

 

Le 14 septembre 1933

 

La nuit dernière, j'ai eu un rêve terrible. J. me disait : "Savez-vous ce qui est arrivé à D. ? Il est complètement/ou, il est allongé

Page – 86 - 87


If you allow such absurd ideas to take .hold of you and make you belittle an experience, it is no wonder you can't progress. What is wrong with the peace that comes from inactivity ? It is as good as any other.  

 

So many thoughts have been invading me — hence my gloomy, cheerless and pessimistic attitude, I think. At such a time many tempting thoughts lure me to set the wheel back — but it is clear that I shall newer step back. I must go on.

 

It is a formation of a hostile character that is wandering about the Ashram and taking hold of one after another telling them that they are not fit and won't be able to do the Yoga and had better die or better go away or at least better be desperate. The only sensible thing is to kick these suggestions out of you without any ceremony and tell them that you have come here to succeed and not to fail.

 

*

**

 

September 16, 1933

 

Seeing J's aspiration I am tempted to ask him again to come for

darshan. Will you kindly give him some blessings that he may come one day?

 

Don't press too much. Let him develop internally if he has the true call.

 

Is it likely that you have forgotten about the poem ? Of course I am not in a hurry, but only anxious to hear your opinion about it.

 

It has disappeared in a mass of papers. I am hunting for it now.

 

*

**

 

September 30, 1933

 

I find sometimes that the rejection is not entire. The mind tries to call in the thoughts and enjoy them. It is no doubt due to a weakness in the nature still trying to satisfy itself in thoughts.

 

It is usually that some part of the being has the taste still — so it returns.

 

*

**

dans les égouts en ce moment." J'ai été pris de peur tout d'un coup et j'ai pensé : sait-on jamais, si la même chose m'arrivait à moi ! En proie à cette terrible peur, j'ai commencé à vous appeler, mais ma voix ne voulait plus sortir. Puis, deux ou trois minutes après, c'était fini.

Est-ce à cause de l'influence qu'exerce inconsciemment sur mon mental l'état de D.?

 

Ce n'est pas l'état de D., c'est votre "dépression depuis quelques jours" qui a ouvert la porte à ce cauchemar. La dépression s'est simplement servie de la pensée de D. pour se pousser un peu plus dedans et avec plus de force.

Parfois, je doute de ma vocation pour la vie spirituelle. Une certaine paix descend de temps en temps, mais cela vient peut-être de l'inactivité.

Si vous laissez ces absurdes pensées s'emparer de vous et vous faire déprécier l'expérience, il n'est pas surprenant que vous ne progressiez pas. Qu'y a-t-il de mauvais à cette paix qui vient de l'inactivité ? Elle est aussi bonne qu'une autre.

 

Tant de pensées m'envahissent— d'où, je crois, mon attitude mélancolique,

maussade et pessimiste. À ces moments-là, toutes sortes d'idées alléchantes m'invitent à faire marche arrière — mais il est évident que je ne reviendrai jamais en arrière. Je dois continuer.

 

C'est une formation hostile qui se promène dans l'Ashram et attrape les gens les uns après les autres en leur disant qu'ils ne sont pas dignes ni capables de faire le yoga et qu'il vaudrait mieux qu'ils meurent ou qu'ils s'en aillent, ou en tout cas qu'ils aient au moins un bon désespoir. La seule chose raisonnable est de sortir à coups de pieds ces suggestions, sans cérémonie, et de leur dire que vous êtes venu ici pour réussir, et non pour échouer.

 

*

**

 

Le 16 septembre 1933

 

Quand je vois l'aspiration de J.,je suis de nouveau tenté de lui demander de venir pour le darshan. Auriez-vous la bonté de lui donner vos bénédictions pour qu'il puisse venir un jour ?

 

N'insistez pas trop. Laissez-le se développer intérieurement s'il a une vraie vocation.

Page – 88 - 89


October 4, 1933

 

I cannot deny that along with my urge for acquiring a fine style etc. there is hiding some desire for fame as a good writer which, however, one can reject, at least one can hope to.

 

Better not force the inspiration. You have some literary gift and can let it grow — but no desire for fame, if you please.

 

*

**

 

October 26, 1933

 

I send a poem for your kind perusal and opinion. There is hardly any originality in thought and expression. Will you kindly tell how to acquire power and subtlety in writing, both of which I seem to lack awfully ? And do you think the style and originality in technique come in automatically or one has to consciously strive for them ?

 

The opening and close of the poem are rather poor, but in between it is well written, as it seems to me, and there are some good lines.

The original poetry comes in when you get back from the mind and outer vital to some inner source or at least channel of inspiration. Aspiration for that is better than to strive.

 

*

**

 

November 7, 1933

 

My birthday conies on the 1'jth of this month, shall I not come to you. Mother?

 

Yes. I don't know how it failed to be put on the record.

 

I try to leave myself in your hands entirely. Am I wrong in my attitude or am I to cry constantly into your ears?

 

Not constantly, but from time to tune.

 

I do some running exercise in the early morning. Is there any harm ?

 

No.

 

*

**

Vous avez probablement oublié mon poème? Naturellement je ne suis pas pressé, seulement anxieux de savoir votre opinion à ce sujet.

 

Il a disparu sous une masse de papiers. Je me mets en chasse incontinent.  

 

 

*

**

 

Le 30 septembre 1933

Je m'aperçois parfois que le rejet n'est pas complet. Le mental essaye de rappeler les pensées et y trouve plaisir. Sans doute est-ce dû à une faiblesse de la nature qui essaye de se satisfaire encore par des pensées.

 

D'habitude, c'est une partie de l'être qui garde le goût de ces choses — alors elles reviennent.

 

*

**

 

Le 4 octobre 1933

Je ne peux pas nier que, derrière cette démangeaison de bien écrire,

se cache quelque désir d'avoir une réputation de bon écrivain — mais on peut rejeter cela, du moins je l'espère.

 

Mieux vaut ne pas forcer l'inspiration. Vous avez un certain talent littéraire, laissez-le grandir — mais pas de désir de réputation, s'il vous plaît.

 

*

**

 

Le 26 octobre 1933

Je vous envoie un poème et serais heureux si vous pouviez le lire et me donner votre opinion. Il n'y a guère d'originalité dans la pensée et l'expression. Voudriez-vous me dire comment acquérir la puissance d'expression et la subtilité — l'une et l'autre semblent me manquer affreusement. Pensez-vous que le style et l'originalité technique viennent automatiquement, ou doit-on faire des efforts conscients pour y parvenir ?

Le début et la fin du poème sont assez médiocres, mais le milieu est bien écrit, me semble-t-il, et il y a quelques bons vers.

L'originalité poétique vient quand on se retire du mental et du vital extérieur

Page – 90 - 91


November 12, 1933

 

Today I saw N with S at 6 a.m. It was at once clear that she has joined the hostile camp. I now hear that she is going away. Yet she herself had said recently that she will never leave you ...

 

Perhaps you don't know that N came as a temporary resident and stayed on simply because she did not care to go, finding herself at ease here. She was never permanently accepted.

 

... and it cannot be denied that following a sincere call she came from her place to this far off land, in quest of Truth.

 

How do you know it was a sincere call ? She did not come to India to seek the Truth from a far land leaving her near and dear ones; she came in order to get away from her family life in which she was in furious conflict with most of her people. After she came to India she began winding through various Ashrams —but was not satisfied with some and the others sent her away or perhaps entreated her to leave them. All the same there was a being within her which had pushed her to this life, so she had her chance — although the Mother never expected much of her nor were we at all certain about her staying or being able to

go through. Her failure does not mean a definite frustration. The being that was in her will certainly have its way in this life or another — but it must be admitted that for this life the chances don't look over bright.

 

Within a very short span of time we have seen some four or five departures among whom B has been here quite a number of years and he was not a weak adhar1 either. How is it that all of a sudden he opened the doors to undivine beings, when he was going so smoothly and confidently on his track.

 

B did not open all of a sudden. He had from the first a violent Asuric strain in his nature, as he himself knew and he was always trying to incarnate new Asuras in place of offering their mighty strength and power for the Divine Work. I don't believe that at any time in his life he went "smoothly and confidently on one track" — it was from the beginning all leaps and shouts and catastrophes and upheavals. I thought I had destroyed the legend of his being a perfect Bhakta2 and strong Adhar.

 

1 Literally, a receptacle, that is an instrument capable of holding the spiritual Force.

2 One who follows the path of love and adoration.

et que l'on accède à une source intérieure, ou du moins à quelque courant d'inspiration.

Aspirer vaut mieux que de faire des efforts.

 

*

**

 

Le 7 novembre 1933

 

Mon anniversaire tombe le 17 de ce mois. Pourrais-je venir vous voir. Mère?

 

Oui. Je ne sais comment il se fait que votre date n'ait pas été inscrite.

J'essaye de m'abandonner entièrement entre vos mains. Ai-je tort, ou dois-je constamment venir crier dans vos oreilles?

 

Pas constamment, mais de temps en temps.

 

Je fais un peu de course à pied de bonne heure le matin. Est-ce mauvais ?

 

Non.

 

*

**

Le 12 novembre 1933

 

Aujourd'hui, j'ai vu N. qui était avec S. à six heures du matin. J'ai tout de suite senti clairement qu'elle était passée dans le camp . hostile. Puis j'ai entendu dire qu'elle s'en allait. Pourtant, elle avait dit récemment qu'elle ne vous quitterait jamais.

 

Peut-être ne savez-vous pas que N. est venue ici comme résidente temporaire et qu'elle est restée simplement parce qu'elle n'avait pas envie de partir, se trouvant à l'aise ici. Elle n'a jamais été acceptée d'une façon permanente.

Mais on ne peut nier qu'elle ait obéi à un appel sincère et qu'elle ait fait tout ce chemin depuis son pays jusqu'à ce lointain continent, en quête de la Vérité.

 

Comment savez-vous que l'appel était sincère ? Elle n'est pas venue d'un lointain pays en Inde pour chercher la Vérité, en laissant derrière elle ses parents et amis ; elle est venue pour s'évader d'une vie de famille où elle était en furieux conflit avec la plupart des siens. Une fois en Inde, elle a commencé à s'insinuer dans les Ashram, mais elle n'était pas satisfaite des uns tandis que les autres la renvoyaient, ou peut-être la suppliaient de les quitter. Tout

Page – 92 - 93


helpless against these forces or beings ?

 

Do you expect the Divine to force a man into heaven against his own will ?

 

You said the other day that we call in these forces by our habit, for the sake of drama etc. It is true but isn't it quite natural too since we are hardly transformed in our nature and aspiration, as yet ?  

 

To have weaknesses of the lower nature is one thing—to call in the hostile forces is quite another. Whoever does the latter, takes his risk. He is going towards the opposite camp — for the marks of the hostile Force are contempt of the Divine, revolt and hatred against the Mother, disbelief in the yoga, assertion of ego against the Divine Being, preference of falsehood to Truth, seeking after false gods and rejection of the Eternal.

 

Am I then to suppose that N, B and others began to walk with hesitating steps, doubting at every step they had taken the Divine leading ?

 

Not with hesitating — but with hostile steps away from the truth.

As for N, one can hardly say that she

Is the Divine so

took steps hesitating or not—most of her life was drifting in the current of her own impulses.

 

If after a few years of sincere sadhana I make some wrong movement under the influence of hostile forces, why does not the Divine come in with his power and save me, considering that I have been true to him at least for some time ?

 

And what do you make of the free choice and the necessity of assent ? Supposing the Divine does intervene and you say "Damn you I don't want you — you are a nuisance and a lie, I want my own inspirations and the satisfaction of my ego," and supposing you kick the Divine in the face when he stoops to help you and even when he lifts you up and sends the Black Force away, you call it back each time and rush back to embrace it. What then ? That is what those who are under that influence do—D,N, others all did it.

 

I cannot believe that the Divine does not know our ultimate fate. Why then does the Divine accept me if he knows that I shall fail in the long run ?

 

What is. the long run ?

de même, il y avait un être en elle, qui la poussait à ce genre de vie, et on lui a donné sa chance — bien que la Mère n'attendît pas grand-chose d'elle et n'était pas du tout sûre qu'elle resterait ou serait capable d'aller jusqu'au bout. Son échec ne veut pas dire un avortement définitif. L'être qui était en elle trouvera certainement son chemin, soit en cette vie, soit en une autre — mais il faut reconnaître que, pour cette vie, les chances n'ont pas l'air trop brillantes.  

 

En très peu de temps, nous avons vu quatre ou cinq départs, parmi lesquels B. qui est resté ici de longues années et n'était pas non plus un faible âdhâr1. Comment se fait-il que tout d'un coup il ait ouvert la porte à des êtres anti-divins alors qu'il marchait si régulièrement et avec tant d'assurance sur la route ?

 

B. ne s'est pas ouvert tout d'un coup. Dès le début il avait une violente tournure âsourique dans sa nature, comme il le savait lui-même, et il cherchait toujours à incarner de nouveaux Asoura au lieu d'offrir leur puissante énergie et leur pouvoir à l'Œuvre divine. Je ne crois pas qu'à aucun moment de sa vie il ait marché "régulièrement et avec assurance sur une seule route"

 

1 Littéralement, réceptacle, c'est-à-dire un instrument capable de contenir la Force spirituelle.

— dès les premiers jours ce n'étaient que bonds et cris et catastrophes et bouleversements. Je croyais avoir démoli la légende qu'il fût un parfait Bhakta2 et un fort Âdhâr.

 

Le Divin est-il donc si impuissant devant ces forces ou ces êtres?

 

Croyez-vous que le Divin force les gens au paradis contre leur gré ?

 

Vous avez dit l'autre jour que nous faisions entrer ces forces en nous par habitude, par amour du drame, etc. ... C'est vrai, mais n'est-ce point très naturel aussi puisque notre nature et notre aspiration ne sont guère transformées pour le moment?

 

Une chose est d'avoir des faiblesses dans sa nature inférieure—faire entrer des forces hostiles est une tout autre affaire. Ceux qui le font, le font à leurs risques. Ils prennent le chemin du camp adverse — car le signe de la Force hostile est de mépriser le Divin, se révolter contre la Mère et la haïr, refuser de croire au yoga, affirmer son ego contre l'Être divin, préférer le mensonge à la Vérité, courir après de faux dieux et rejeter l'Éternel.

 

2 Celui qui suit la voie de l'adoration ou de l'amour.

Page – 94 - 95


May I know when and under what circumstances fulfilled, you send in your saving hand, in case one is assailed by such forces ? I am convinced that no undivine powers can stand against you unless for some inscrutable reasons you withhold your help.

 

It is when they refuse to be saved. B was saved several thousand times. Finally he said he would go on his own way, that the Divine in him was the true Divine and we were only indulging our outer personalities and he threatened to starve himself to death if we kept him here. What do you expect us to do under these circumstances ? Yoga is an endeavour, a tapasya1 — it can cease to be so only when one surrenders sincerely to a higher Action and keeps the surrender and makes it complete. It is not a fantasia, devoid of all reason and coherence or a mere miracle. It has its laws and conditions and I do not see how you can demand of the Divine to do everything by a violent miracle.

 

I ask myself why I lose heart over cases which are apparently failures and not take courage from those who are going triumphantly.

 

I have never said that this Yoga was a safe one — no Yoga is. But it can be

 

1 Askesis.

crossed through if one has a central sincerity and a fidelity to the Divine. These are the two necessary conditions.

 

What a shock I got today when I saw that one of our bean-plants died! It was growing so luxuriantly and overnight, this was the state. J says it may be due to white ants —for which there is no remedy.

 

The only remedy is to find out the queen and kill it — if it is in the garden.

 

You know how one feels to see the thing one has nurtured, dying before one's eyes!

 

Why not take it as a lesson in equanimity ?

 

*

**

 

November 13, 1933

 

By saying that N was never permanently accepted by you, you invite me to ask you about myself which I have not done so far partly through fear, partly feeling no necessity for it.

Ainsi, dois-je croire que N., B. et d'autres se sont mis à marcher d'un pas hésitant et à douter à chaque pas de la direction divine ?

 

Pas d'un pas hésitant, mais d'un pas hostile et en tournant le dos à la Vérité.

Quant à N., on peut difficilement dire qu'elle ait marché d'un pas hésitant ou non—presque toute sa vie elle a ballotté au fil de ses impulsions.

Si, au bout de quelques années de sâdhanâ sincère, je tombe dans quelque mouvement faux sous l'influence des forces hostiles, pourquoi le Divin ne viendrait-il pas me sauver avec son pouvoir, considérant que je lui ai été fidèle au moins pendant quelque temps ?

 

Et que faites-vous du libre choix et de la nécessité du consentement ? Supposez que le Divin intervienne et que vous disiez : "Que le diable vous emporte, je ne veux pas de vous — vous m'embêtez et vous êtes un mensonge, je veux suivre ma propre inspiration et satisfaire mon ego", et supposez que vous le frappiez d'un coup de pied à la figure quand il se penche pour vous aider ; et même quand il vous relève et chasse de vous la Force noire, que vous la rappeliez chaque fois et vous précipitiez de nouveau dans ses bras. Alors ?

C'est ce que font tous ceux qui sont sous cette influence — D., N. et d'autres, tous l'ont fait.

 

Je ne peux pas croire que le Divin ne connaisse pas notre destin ultime. Alors pourquoi le Divin m'accepte-t-il s'il sait que j'échouerai au bout du compte ?

 

Où est le bout du compte ?

 

Puis-je savoir quand et dans quelles conditions vous donnez votre main qui sauve, au cas ou l'on est attaqué par ces forces ? Je suis convaincu qu'aucune force anti-divine ne peut vous résister, à moins que, pour quelque raison impénétrable, vous ne retiriez votre aide.

 

Quand ils refusent d'être sauvés. B. a été sauvé plusieurs milliers de fois. Finalement, il a déclaré qu'il voulait suivre son propre chemin, que le Divin en lui était le vrai Divin et que nous abusions tout simplement de nos personnalités extérieures, et il a menacé de se laisser mourir de faim si nous le gardions ici. Que voulez-vous que nous fassions dans ces conditions ? Le yoga est une entreprise ardue, une tapasyâ1 il ne cesse d'être tel que quand on se soumet sincèrement à une Action supérieure

 

1 Ascèse.

Page – 96 - 97


My meaning was this only that the original understanding with N was that she was here to try if it suited her and she was free to go at any moment. And this was never altered. It suited her only so far as she was at ease with no strong pressure to give up her peculiarities unless she freely chose to do so. The pressure we put on others, however silent or modified, on yourself or J, we did not put on her — we left her to her fancies. The reason was that if she was to take up the life in good earnest, it must be from herself, from the being within coming out. With a mind like hers the least pressure would be useless — until that moment came, if it came. There is therefore no analogy between your case or J's and hers.

 

From all my outbursts of yesterday, I hope you have been able to see that I am pleading for the solicitude of the Divine beforehand.

 

The solicitude is there.

... Because you know I have very often been played at by these suggestionsand the forces have not exhausted their resources though at present they are out of the way.

 

So are many in the Ashram. The thing is neither to play with them— nor to fear them. Suggestions are suggestions — they come to all. It is the rejection that is important.

 

I have received a letter from my family — usual pathetic letter. . Will it not be wise to write saying that all their waitings are of no we)

 

Better say nothing — it does no good and only increases the reaction from there.

 

(To be continued)

 

 

 

 

 

 

 

 

Top

 

et que l'on garde cette soumission, qu'elle devient complète. Le yoga n'est pas une fantaisie en dehors de toute raison et cohérence, ni un miracle pur et simple. Il obéit à des lois et à des conditions, et je ne vois pas comment vous pouvez exiger du Divin qu'il fasse tout par un miracle violent.

Je me demande pourquoi se décourager à cause de ces cas apparemment perdus et ne pas prendre courage de ceux qui avancent triomphalement.

 

Je n'ai jamais dit que ce yoga était sans danger — aucun yoga ne l'est. Mais on peut traverser l'épreuve si l'on a une sincérité centrale et la fidélité au Divin. Ce sont les deux conditions nécessaires.

 

J'ai reçu un choc aujourd'hui en trouvant mort notre plant de haricot. Il poussait si vigoureusement et, en une nuit, c'était fini. J. dit que ce sont des termites — contre lesquelles il n'y a pas de remède.

 

Le seul remède est de trouver la reine et de la tuer — si elle est dans le jardin.

 

Vous comprenez sûrement ce que l'on peut sentir quand on voit

mourir sous ses yeux ce que l'on a longtemps soigné.

 

Pourquoi ne pas prendre cela comme une leçon d'équanimité?

 

*

**

 

Le 13 novembre 1933

 

En disant que N. n'a jamais été acceptée d'une façon permanente, vous m'invitez à vous demander ce qu'il en est de moi. Je ne l'avais pas fait jusqu'à présent, en partie par peur, en partie parce que je n'en sentais pas la nécessité.

 

Je voulais simplement dire qu'il avait été primitivement entendu avec N. qu'elle était ici pour essayer si cela lui convenait et qu'elle était libre de s'en aller à n'importe quel moment. Cet arrangement n'a jamais été changé. Cela lui convenait tant qu'elle était à l'aise et qu'il n'y avait pas de forte pression pour qu'elle abandonne ses excentricités à moins qu'elle ne choisisse librement de le faire. La pression que nous faisons sur les autres, bien que silencieuse et mitigée, sur vous ou sur J., nous ne l'avons pas faite sur elle— nous l'avons laissée à ses caprices. La raison en était que si elle devait prendre cette vie vraiment au sérieux, elle devait

Page – 98 - 99


le faire d'elle-même, de l'être intérieur qui sortait. Avec un mental comme le sien, la moindre pression eût été mutile —jusqu'au jour venu, s'il venait. Par conséquent, il n'y a aucune analogie entre votre cas ou celui de J. et le sien.

 

Par mon explosion d'hier, vous avez pu voir, f espère, que je plaidais d'avance la sollicitude du Divin.

 

La sollicitude est là.

 

...Parce que vous savez bien que j'ai été très souvent le jouet de ces suggestions — et les forces n'ont pas épuisé leurs ressources, quoique, pour le moment, elles me

laissent tranquille.

 

Vous n'êtes pas le seul à l'Ashram. Ce qu'il faut, c'est de ne pas jouer avec elles, ni les craindre. Les suggestions sont des suggestions — elles viennent à tout le monde. C'est le rejet qui est important.

 

J'ai reçu une lettre de ma famille — la lettre pathétique habituelle. Ne serait-il pas plus sage de leur écrire en leur disant que toutes leurs lamentations ne servent à rien?

 

Il vaux mieux ne rien dire — cela ne fait pas de bien et ne sert qu'à augmenter les réactions là-bas.

(à suivre)

 

 

 

Top

Report on the Quarter

 

Darshan

 

"The complete unification of the whole being around the psychic centre is the essential condition to realise a perfect sincerity."

THE MOTHER

THIS is the Message the Mother gave on the 94th Anniversary of Her birth which was celebrated in the Ashram on 2ist February 1972.

The celebration this year has a special significance, this being the year of Sri Aurobindo's Birth Centenary.

There was Meditation around the Samadhi in the morning followed by a visit to Sri Aurobindo's Room. The Mother gave Darshan in the evening to a very large number of people including visitors from all over India and other countries.

After Darshan there were March Past at the Playground, Bande Mataram, Band Music and Meditation.

 

Matrimandir

 

On 21 February, 1972 a solemn function was held at the Matrimandir site in Auroville timed at sun rise. Last year, on the same date was laid the foundation stone. This time it marked the end of the heavy excavation work and the commencement of the next stage — the construction of four pillars. At 6.15 a.m. with the music of "The Hour of God", those present there started putting, one by one, a stone in the concrete mixer. At 6.45 Nolini read the following Message of the Mother:

 

"'Let Auroville be the symbol of a

progressive Unity

And the best way to realise it is a

unity of aspiration towards

Page – 100 - 101


the Divine Perfection

in work and feeling in a consecration

of the entire life."

THE MOTHER

 

A stone bearing the Mother's writing ॐ (Om) and Her signature was put in the base of one of the pillars by Martha and L. Ramalingam.

In the evening the All India Radio, Pondicherry, broadcast a sketch on Sri Aurobindo and the Mother, arranged by Madhav and Keshavamurthy.

On 29 February 1972, was held the fourth leap-year celebration of the Golden Day of the Supramental Manifestation. The Mother's Message on the occasion was:

 

"It is only when the Supramental manifests in the body-mind that its presence can be permanent."

THE MOTHER

 

In the morning there was Meditation around the Samadhi, and in the evening at the Playground.

 

Education Academic: Extension Lectures

 

On the 26th February. Dr. Venkataraman spoke on "The Basic Nature of Mathematics".

On the 10th March, Nirod gave a talk on "The Mother: Some Glimpses".

On the 11th March Mr. David Hawkins, a British engineer with a Cambridge Tripos, addressed our Higher Course students on "A General Approach to Evaluation of Oil and Water Wells".

Nirod continued his weekly talks on Sri Aurobindo, Arindam on "The Life Divine", and he and Kanupriya, on the Mother and Sri Aurobindo in Bengali.

Rapport Trimestriel

 

Darshan

 

"L'unification complète de tout l'être autour du centre psychique est la condition essentielle pour réaliser une sincérité parfaite.

LA MÈRE

 

CE message a été donné par la Mère à l'occasion de son 94e anniversaire, célébré à l'Ashram le 21 février 1972.

Cette année marquant le centenaire de la naissance de Sri Aurobindo, cette célébration a été revêtue d'une signification spéciale.

Le matin a eu lieu une méditation autour du Samâdhi, suivie de la visite de la chambre de Sri Aurobindo. Le soir, la Mère a donné son Darshan à un très grand nombre de personnes, dont beaucoup de visiteurs venus de toutes les parties de l'Inde et de l'étranger.

Après le Darshan a eu lieu le défilé au Terrain de jeu, aux sons de Bandé Mâtaram et autres morceaux interprétés par notre fanfare. Une méditation a terminé la soirée.

 

Matrimandir

 

Le 21 février 1972, au lever du soleil, une cérémonie solennelle a eu lieu à l'emplacement du Matrimandir, à Auroville. L'an passé, à la même date, fut posée la première pierre. Cette fois-ci, la cérémonie a marqué la fin des travaux de terrassement, et le commencement de l'étape suivante :

la construction de quatre piliers de soutien. À 6h 15, aux sons de la musique de "The Hour of God", ceux qui étaient présents ont placé, un par un, un caillou dans la bétonneuse. À 6h 45, Nolini lut le message suivant de la Mère :

 

"Auroville veut être le symbole

d'une Unité progressive

Page – 102 - 103


Education Physical

 

As in previous years, we completed, during this quarter, the tournaments in Cricket and Table Tennis.

In Cricket we had 97 entries of which 6 were girls. There were 3 divisions. There were also 4 divisions in a Limited Overs tournament.

In Table Tennis there were 184 entries for the Singles League of groups A, B, C, D, E, F, G, H, Non Group and Captains. For the Doubles League there were 81 entries.

 

Exhibitions and Entertainments

 

On the occasion of the Darshan, exhibitions were arranged, of postage stamps. Batik work. Batik painting. Embroidery and Tailoring works, Marbling products. To all these was added, this year, a delightful Flower-Show at Nandanam. These were part of the Centenary celebrations.

On the 21st January, Ravindra told some stories in Hindi for our children. (Saturday programme)

On the 26th January, our students presented a variety programme of music, songs and playlet in Hindi, the occasion being Ravindra's birthday.

On the 28th January we heard the long-playing record of readings from Sri Aurobindo by Dr. Karan Singh, Union Minister for Civil Aviation and Tourism. This record has been prepared and released as part of the programme of the National Committee for Sri Aurobindo's Birth Centenary.

On the 19th February some of our students and teachers recited the whole of Sri Aurobindo's heroic poem Baji Prabhou. (Saturday programme) . .

On the 22nd February, Shrimati Chandralekha and party gave a dance recital on Navagraha, 'Nine Planets' working for world-peace.

On the 23rd February our students and teachers presented a programme of songs and recitations, the first part of two Bengali songs on the Mother and Sri Aurobindo, was directed by Sahana Devi. The second part was a musical composition called "Towards the Future" in which extracts from Sri Aurobindo were recited, and songs in Sanskrit, Hindi and Bengali.

Et la meilleure manière de la réaliser

est une unité d'aspiration vers

la Perfection Divine

dans le travail et les sentiments

dans une consécration de la

vie toute entière

LA MÈRE

 

Une pierre portant la syllabe ॐ (OM) écrite par la Mère, ainsi que sa signature, a été placée à la base de l'un des piliers, par Marta et L. Ramalingam.

Le soir, la station de radio de Pondichéry diffusa une étude sur Sri Aurobindo et la Mère, due à Madhav et Keshavamurthy.

Le 29 février 1972 a été célébré le quatrième anniversaire du jour d'or de la Manifestation Supramentale (29 février 1956)

À cette occasion, la Mère a donné le message suivant :

 

C'est seulement quand le Supramental se manifeste dans le mental corporel que sa présence est permanente."

LA MÈRE

 

Le matin a eu lieu une méditation autour du Samâdhi et le soir, une autre méditation au Terrain de jeu.

 

Vie Académique : Cours et conférences

 

Le 26 février, M. Venkataraman nous a entretenus de "La nature essentielle des mathématiques."

Le 10 mars, Nirod a parlé de "La Mère : quelques aperçus."

Le 11 mars, M. David Hawkins, ingénieur britannique diplômé de Cambridge, s'est adressé aux élèves du cours supérieur, sur le sujet suivant: "Étude sommaire de l'évaluation des ressources en eau et pétrole."

Nirod a poursuivi ses causeries hebdomadaires sur Sri Aurobindo, Arindam sur La Vie Divine, et Arindam et Kanuprya, sur La Mère et Sri Aurobindo, en bengali.

Page – 104 - 105


On the 25th February began the fortnightly show of slides on "Meditations on Savitri" with Mother's music and readings from Savitri. This will continue till July.

On the 26th February our children staged a play in Sanskrit, called Chaitya Prarthana, 'Prayer of the Psychic'. (Saturday programme)

On the 1st March, Shri Atul Desai, gave a recital of Indian Classical Songs.

On the 3rd March our students and teachers staged a dance-drama called Sikha 0 Surya, 'The Flame and the Sun', developing a theme on the quest for the truth of life.

On the 7th March Prasanta Dutta of Calcutta gave a recital of Tagore's and other devotional songs.

Besides the items already reported, Saturday Programmes, this quarter, included recital of some of Sri Aurobindo's poems, and Nursery Rhymes; songs in Hindi, Bengali and Oriya by our children; and Mother's recorded talk on the Ideal of the Ashram.

From the 18th February to the 27th, there was a stamp exhibition at which over 5000 persons attended. It was opened by Nolini and visited by the Lt. Governor of Pondicherry, Shri B.D.Jatti.

Among the films we saw this quarter, were : Olympics at Mexico, Apan Jan (Bengali), Charlie the Lonesome Cougar, Goodbye Mr. Chips, Purab aur Pashchim (Hindi), Guddi (Hindi), Footprints on the Moon and Indian Documentaries.

At the Art Gallery was exhibited some of Mother's original paintings and sketches with some other paintings based on quotations from the Mother.

 

General

 

From the 10th to the 12th February, our students and teachers and other members of the Ashram harvested our rice fields, and assisted in the Dairy farm. It was a work of joy and all were full of enthusiasm.

The Sri Aurobindo Ashram Press has received the Government of India award for books published in 1971 as follows :

Award for excellence in printing. The volumes of Sri Aurobindo's The Life Divine. (Centenary Edition)

Éducation physique

 

Ainsi que les années précédentes, nous avons terminé, au cours de ce trimestre, les tournois de cricket et de ping-pong.

En cricket, nous avons eu 97 inscriptions, dont 6 féminines. Il y avait trois divisions. Il y a eu également 4 divisions en tournois "limited overs".

En ping-pong, il y a eu 184 inscriptions pour les tournois simples des groupes A, B, C, D, E, F, G, H, Sans-groupe, et capitaines. Pour les "doubles" il y a eu 81 inscriptions.

 

Expositions et divertissements

 

À l'occasion du Darshan, les expositions suivantes ont été organisées : philatélie, travaux et peintures de bâtik, broderie, couture, produits marbrés. À celles-ci s'ajouta, cette année, une ravissante exposition de fleurs, à Nandanam. Toutes ces expositions faisaient partie des célébrations du centenaire.

Le 21 janvier, en programme du samedi, Ravindra a conté en hindi quelques historiettes à nos enfants.

Le 26 janvier, à l'occasion de l'anniversaire de Ravindra, nos étudiants ont présenté un spectacle de variétés, comprenant musique, chants et saynètes en hindi.

Le 28 janvier, nous avons écouté un disque de récitations d'œuvres de Sri Aurobindo par Karan Singh, ministre fédéral pour l'aviation civile et le tourisme. Ce disque avait été préparé et distribué dans le cadre du programme du Comité National pour la célébration du centenaire de Sri Aurobindo.

Le 19 février, en programme du samedi, certains de nos étudiants et professeurs ont récité en entier Baji Prabhou, le poème épique de Sri Aurobindo.

Le 22 février, Shrîmatî Chandralekha a donné, avec sa troupe, un récital de danse intitulé Navagraha, ou "les neuf planètes travaillant à la paix mondiale".

Le 23 février, nos étudiants et professeurs ont présenté un programme de chants et récitations. La première partie, — chants bengalis dédiés

Page – 106 - 107


Award for excellence in binding, Sri Aurobindo's Social&* Political Thought. (Centenary Edition)

 

The New Age Association

 

The twenty-fourth Seminar of the New Age Association was held on the 28th November 1971. The subject approved by the Mother was:

 

Sri Aurobindo's call to the Youth.

 

At the beginning the Mother's answer given to a question pertaining to the subject was read out:

 

Q: What is Sri Aurobindo's call to the Youth ?

Mother : "To become the builders of a better future in the light of the supramental consciousness."

27.11.1971

 

Then five members of the Association spoke on the subject. At the end a short writing of Sri Aurobindo bearing on the subject was read out.

 

The twenty-fifth Seminar of the New Age Association was held on the 27th February 1972. The subject approved by the Mother was :

How to be worthy of Sri Aurobindo's Centenary ?

 

At the beginning the following answer of the Mother to a question was read out :

 

Q: On the 1st January this year You said : "A special help has come on to the earth for Sri Aurobindo's Centenary year". Will you please indicate the nature and the action of this special help and also what we should do to avail ourselves of it for our progress ?

Mother : "Those who will be able to become receptive by the mastery

à Sri Aurobindo et à la Mère — avait été dirigée par Sahana Devi. La deuxième partie était une composition musicale intitulée "Vers l'avenir" et comprenait des récitations de passages de Sri Aurobindo, ainsi que des chants en sanscrit, hindi et bengali.

Le 25 février a eu lieu la première des projections bimensuelles de diapositives des "Méditations sur Savitri", projections accompagnées de la musique de la Mère et de lecture de passages de Savitri, par la Mère. Ces projections se poursuivront jusqu'en juillet.

Le 26 février, en programme du samedi, nos enfants ont interprété Chaïtya Prârthanâ, "La prière du psychique&qu0;, saynète en sanscrit.

Le 1er mars, Atul Desai a donné un récital de chants classiques indiens.

Le 3 mars, nos étudiants et professeurs ont porté à la scène Shikhâ ô Soûrya "La flamme et le soleil", pièce dansée dont le thème était la quête de la vérité de la vie.

Le 7 mars, Prasanta Dutta, de Calcutta, a interprété des chants dévotionnels de Tagore et autres poètes.

En sus des activités déjà mentionnées, nous avons eu ce trimestre, en programme du samedi, des récitations de poèmes de Sri Aurobindo, des programmes de chansons enfantines, des chants en hindi, bengali et oriya par les enfants, et l'audition d'un entretien enregistré de la Mère, sur "l'Idéal de l'Ashram".

Du 18 au 27 février, a eu lieu une exposition philatélique que visitèrent plus de 5.000 personnes. Elle a été inaugurée par Nolini et visitée par le lieutenant-gouverneur de Pondichéry, B. D. Jatti.

Parmi les films vus ce trimestre, citons : Olympics at Mexico, Apan Jan (bengali) Charlie thé Lonesome Cougar, Goodbye Mr. Chips, Purab aur Pashchim (hindi), Guddi (hindi), Footprints on the Moon, ainsi que des documentaires indiens.

À la galerie d'art, ont été exposés quelques peintures et croquis originaux de la Mère, ainsi que des peintures illustrant des paroles de la Mère.

 

Général

 

Du 10 au 12 février, les étudiants, professeurs et membres de l'Ashram,

Page – 108 - 109


of the psychic upon their ego, will know what this help is and will have the full benefit of it."

24.2.1972

 

Then three members of the Association spoke on the subject. Some extracts from the writings of Sri Aurobindo and the Mother were also read. .

Six special Seminars of the Association were held for the monthly Youth Camps organised by the Sri Aurobindo's Action at the Ashram during October 1971 to March 1972.

 

Youth Camps

 

The two last Youth Camps in the present series, the fifth and sixth were held from 20th February to 5th March and from i9th March to 2nd April. In all 36 youths participated in both camps, coming from the following States :

Andhra Pradesh, Assam, Bengal, Bihar, Gujarat, Kerala, Maharashtra.

 

It is hoped to have a second series of camps in the year 1972-73.

 

New Publication

 

The Mother— About Savitri

ont participé à la moisson de nos champs de riz et aidé à la laiterie. Ce fut un travail joyeux et tous furent pleins d'enthousiasme.

L'imprimerie de l'Ashram de Sri Aurobindo a reçu du gouvernement de l'Inde, les prix suivants, réservés aux livres publiés en 1971 :

—prix d'excellence pour la qualité typographique des volumes de Thé Life Divine, de Sri Aurobindo (édition du centenaire)

— Prix d'excellence pour la reliure de Social and Political Thought de Sri Aurobindo (édition du centenaire)

 

Association du Nouvel Âge

 

Le 24e séminaire de l'Association du Nouvel Âge s'est tenu le 28 novembre 1971. Le sujet approuvé par la Mère en était :

 

L'appel de Sri Aurobindo à la jeunesse

 

Au début, la réponse de la Mère à une question relative au sujet a été lue :

 

Q: Quel est l'appel de Sri Aurobindo à la jeunesse ?

Mère: Devenir les bâtisseurs d'un avenir meilleur, à la lumière de la conscience supramentale.

27.11.1971

 

Cinq membres ont ensuite parlé sur le sujet. À la fin, un court passage de Sri Aurobindo se rapportant au sujet a été lu.

 

Le 25e séminaire de l'Association s'est tenu le 27 février 1972.

Le sujet approuvé par la Mère en était :

 

Comment être digne du centenaire de Sri Aurobindo?

 

Au début, a été lue la réponse suivante de la Mère à une question :

 

Q.: Le 1er janvier de cette année, tu as dit : "Une aide spéciale est

Page – 110 - 111


venue sur la terre en cette année du centenaire de Sri Aurobindo."

Pourrais-tu nous indiquer la nature et l'action de cette aide spéciale, ainsi que ce que nous devrions faire afin de nous en servir pour notre progrès ?

Mère : "Ceux qui seront capables de devenir réceptifs par la maîtrise de l'ego par le psychique, sauront ce qu'est cette aide et en bénéficieront pleinement.

24.2.1972

 

Puis trois membres de l'Association ont parlé sur le sujet. Quelques extraits d'écrits de Sri Aurobindo et de la Mère ont été aussi lus.

Six séminaires spéciaux de l'Association ont été tenus pour les camps de jeunes organisés à l'Ashram, d'octobre 1971 à mars 1972 par r"Action de Sri Aurobindo".

 

Camps de jeunes

 

Les deux derniers camps de jeunes de la présente série, le y et le 6e, ont été organisés du 20 février au 5 mars et du 19 mars au 2 avril. 36 jeunes gens ont participé aux deux camps et venaient des États suivants:

Andhra Pradesh, Assam, Bengal, Bihar, Gujerat, Kerala et Maharashtra.

Une seconde série de ces camps devrait avoir lieu en 1972-1973.

 

Nouvelle publication

 

The Mother—About Savitri

Page – 112

Top


Illustrations

 

 

Governor of Mysore, M.L. Sukhadia

at Sri Aurobindo's Samadhi

M.L. Sukhadia, gouverneur du Mysore,

au samâdhi de Sri Aurobindo

 

Ambassador of Nepal, Sardar Pande

at Sri Aurobindo's Samadhi

Sardar Pande, ambassadeur du Népal,

au samâdhi de Sri Aurobindo

 

Page – I


 

Children's show at the Dortoir Anniversary

Spectacle organisé par les enfants pour l'anniversaire du Dortoir

 

 

A Scene from the dance-drama

"The Flame and the Sun"

Scène de "La Flame et le Soleil",

pièce dansée

 

Page – II


 

Harvesting of paddy by members of the Ashram

Moisson du riz par les membres de l'Ashram

 

Page – III


 

Exhibition of the Mother's collection of stamps

Exposition de la collection de timbres de la Mère

 

 

Lt.Governor, B.D. Jatti at the

Ashram flower show

Le lieutenant-gouverneur, B.D. Jatti à l'exposition de fleurs de l'Ashram

 

Page – IV


 

Stone with the Mother's Blessings for Matrimandir Foundation, 21.2.72.

Pierre portant les bénédictions de la Mère, pour la fondation du matrimandir, le 21.2.72

 

 

At the first concreting of Matrimandir

La première coulée de béton du matrimandir

 

Page – V


 

People participating in the first concreting of Matrimandir

Participants à la première coulée de béton pour le Matrimandir

 

Page – VI


 

People participating in the first concreting of Matrimandir

Participants à la première coulée de béton pour le Matrimandir

 

Page – VII


 

The Mother's Darshan, 21.2.72

Le darshan de la Mère, le 21.2.72

 

Page – VIII


Top

Home